Au Mexique, la religion devenue interdite, certaines familles continuent à pratiquer en secret. Dans un petit village reculé, une jeune femme, enceinte, tombe d'un toit et décède quelques jours après lors de l'accouchement. La présence d'un prêtre appelé en secret par le père de famille, vaut à l'ensemble des habitants du village d'être exécuté..
Auteur du très remarqué « La zona », prix du meilleur premier film au Festival de Venise 2007, le mexicain Rodrigo Pla était attendu au tournant avec son second long métrage, clôturant la Semaine de la critique de Cannes 2008. La déception fut donc rude, à la vision de ce chemin de croix, d'un homme dont la culpabilité et la volonté d'expiation entraînera la mort de la quasi totalité de sa famille. Histoire chrétienne, laborieuse, même si tissée d'une cohérence esthétique indéniable, ce récit en quatre chapitre (la culpabilité, la pénitence, le signe, le pardon... qui ne vient jamais), peine à passionner tant le caractère religieux semble aujourd'hui lointain et excessif.
Volontairement sombre, par moment trempé d'une pluie pénétrante, doublée d'une boue envahissante, « Desierto adentro » affiche le fanatisme religieux comme une malédiction pour une famille pourtant unie. On suit ainsi la construction d'une église maudite, qui passionne assez peu, sans vraiment comprendre comment les autres membres de la famille peuvent se laisser entraîner dans les délires du père. Le contexte politique est malheureusement à peine développé, les autres individus quasi inexistants. Seul le fils sur-protégé, qui raconte lui-même l'histoire, apparaît comme ayant un minimum de poids. Du coup, même ses peintures, qui servent de transitions entre les chapitres n'arrivent pas à intéresser. C'est là bien regrettable.
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