affiche film

© Wide

DERRIÈRE LE MUR, LA CALIFORNIE

(This Ain't California)


un documentaire de Marten Persiel

Aimer faire du skateboard aujourd’hui est relativement banal. Mais cette même passion dans les années 70 en RDA l’était beaucoup moins. Le documentaire suit alors le parcours d’un groupe de trois gamins aimant faire traîner leur planche sur le bitume à l’heure où la guerre froide touche progressivement à sa fin…


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Photo film

Pour les afficionados de la planche à roulettes, mais pas que !

Marten Persiel aime de temps à autre sortir son skateboard et aller tâter du bitume. Alors pour son premier film (après avoir multiplié les pubs, les courts et les moyens métrages), rien de plus normal pour lui que de s’intéresser à ce milieu. Plus précisément, le cinéaste va se pencher sur la naissance de cette culture underground dans les années 70 en RDA. Plus que les balbutiements d’un mouvement, le réalisateur nous plonge au cœur de la guerre froide, d’un côté du mur où il n’y a rien de bon à aimer et revendiquer des pratiques ou des modes occidentales, à se comporter et à singer ces autres invisibles.

Mais au lieu d’essayer de flirter avec une exhaustivité impossible, le jeune metteur en scène opte judicieusement pour une histoire et des enjeux recentrés sur le parcours de trois gamins grandissant dans les années 70, avant d’être de jeunes adultes ce 9 novembre 1989, jour où le mur a cessé d’exister. Docu-fiction, plus proche d’un « conte documenté » qu’un véritable documentaire selon les dires de son auteur, "Derrière le mur, la Californie" est une incroyable odyssée initiatique, une ode à la jeunesse et à la liberté. Mêlant des images d’archives à des interviews, des fausses séquences en super 8 à de l’animation, le film entremêle les supports et les textures pour nous offrir une expérience totale.

Plongée nostalgique au cœur d’un Berlin divisé, le métrage est surtout l’histoire de trois gamins dont l’énergie juvénile les poussaient à remettre en question les conventions sans même s’en rendre compte, soif de liberté qui trouve un fort écho dans le parcours de Denis, dit Panik, dont la planche à roulettes lui permettait de briser les règles et oublier l’autorité d’un père qui rêvait d’un autre fils. Accompagnées d’une BO particulièrement entraînante, les images bénéficient d’une poésie permettant de toucher les amoureux de la planche à roulettes comme les néophytes, notamment parce que le film ne fait que développer un message universel et particulièrement poignant : la passion en guise de rébellion.

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