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Un parlementaire européen est désigné rapporteur pour une proposition de loi sur la protection des données. Le début d’un long processus fait de luttes idéologiques acharnées, de compromis impossibles et de beaucoup de patience…
Le documentaire s’ouvre sur la ville d’Athènes. Rien de bien étonnant de débuter un film au titre évocateur sur la cité grecque où serait née le concept de démocratie. Mais très rapidement, l’objectif s’éloigne de ces paysages urbains pour se concentrer sur un homme s’apprêtant à faire le nœud de cravate le plus important de sa vie. Cet individu n’est autre que Jan Philipp Albrecht, parlementaire européen et rapporteur de la loi sur l’épineuse question de la protection des données. Le métrage retracera alors les deux ans précédents ce jour fatidique, deux années de débats animés et de luttes idéologiques passionnées.
Se focalisant également sur Viviane Reding, commissaire européenne fortement engagée sur la question de l’usage des données personnelles, "Democracy" met avant tout en avant le travail méticuleux et profondément chronophage de cette équipe chargée d’aboutir à un texte accepté et compris de tous. Ce qui peut paraître une opération simple est en réalité une mission quasi impossible tant les enjeux divergent en fonction des bords politiques mais aussi des positions occupées par les protagonistes (car de nombreux professionnels du secteur privé interviennent également dans le processus).
Si le documentaire prend une forme bien plus télévisuelle que cinématographique, le propos n’en demeure pas moins profondément captivant pour toute personne s’intéressant aux rouages des institutions européennes et au mécanisme législatif. Néanmoins, les différentes étapes et les nombreux détails débattus présentent un caractère intrinsèquement rébarbatif que la mise en scène de David Bernet ne parvient pas à faire oublier. Pour les allergiques à la politique, il sera bien difficile de s’intéresser à un objet ayant autant délaissé sa dimension esthétique et narrative. Mais le film a le mérite d’humaniser les institutions, et même de faire ressentir aux spectateurs un certain attachement, voire de l’admiration, pour ces hommes de l’ombre.
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