affiche film

© Damned Distribution

DEHORS, C’EST L’ÉTÉ

(Draussen ist Sommer)


un film de Friederike Jehn

avec : Dragus, Nicolette Krebitz, Wolfram Koch et Philippe Graber

À l’approche de ses quinze ans, Wanda emmĂ©nage avec sa famille dans une nouvelle maison situĂ©e prĂšs de Zurich. Entre deux Ăąges – plus vraiment une adolescente mais pas encore une adulte – Wanda va devoir allier ses propres problĂšmes Ă  ceux de ses parents dont les relations deviennent de plus en plus conflictuelles



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Photo film

Une chronique sur la fin de l'adolescence, juste et touchante

Second long-mĂ©trage de la jeune cinĂ©aste Friederike Jehn (le premier, "Dancing On and On", n’a pas Ă©tĂ© distribuĂ© en France), "Dehors, c’est l’étĂ©" prouve, une fois de plus, la vitalitĂ© d’un cinĂ©ma allemand qui ne cesse de se renouveler. Ce portrait, tout en demi-teinte, d’une jeune fille timide et rĂ©servĂ©e qui tente de trouver sa place aussi bien dans une sociĂ©tĂ© nouvelle dont elle ne connait pas encore les rĂšgles (celle des post-ados et des adultes) que dans une structure familiale (ses parents, sa jeune sƓur et son petit frĂšre) qui se dĂ©lite progressivement, fait appel Ă  des sensations universelles, celles d’une pĂ©riode que nous avons tous vĂ©cue et qui, pas forcĂ©ment facile Ă  vivre sur le moment, finit plus tard par rĂ©veiller une rĂ©elle nostalgie. Le succĂšs de ce type de chronique tient avant tout Ă  sa justesse. Ici, Friederike Jehn rĂ©ussit Ă  se positionner d’une façon pertinente, Ă©vitant les piĂšges du misĂ©rabilisme et de l’idĂ©alisation en naviguant entre l’anecdote style "Diabolo menthe" et la gravitĂ© lumineuse de "Cria Cuervos", dont elle emprunte (consciemment ou non) sinon quelques scĂšnes, du moins certaines idĂ©es d’une adolescence finissante oĂč l’on danse dĂ©guisĂ© en adultes tout en prenant conscience de la mort via celle d’un oisillon.

La mort (qui symbolise la fin de l’enfance) rode d’ailleurs d’une façon angoissante sur l’ensemble du film que cela soit Ă  travers le jeune frĂšre qui a du mal Ă  parler et Ă  s’alimenter ou l’idĂ©e d’un cancer plusieurs fois prĂ©sente dans le scĂ©nario, maladie matĂ©rialisĂ©e ici par une crĂȘpe brulĂ©e qu’il ne faut pas consommer, lĂ  par des cheveux qui tombent brutalement et sans explication. Pourtant, en mettant en scĂšne des parcelles de rĂȘveries face Ă  une rĂ©alitĂ© pas toujours rose, la rĂ©alisatrice touche du doigt l’essentiel d’un passage obligĂ© non pas grĂące Ă  d’innombrables symboles mais grĂące Ă  un dĂ©gradĂ© de situations sensitives dont quelques-unes particuliĂšrement solaires. MalgrĂ© un dĂ©faut de perception mineure (alors que l’ensemble des situations du film semble ĂȘtre vu Ă  hauteur de son hĂ©roĂŻne principale, certaines scĂšnes se dĂ©roulent en son absence), "Dehors, c’est l’étĂ©" est un film touchant portĂ© par une jeune actrice (Maria Dragus, vue dans "Le Ruban blanc" et le plus confidentiel "Tue-moi") dont la carriĂšre s’annonce plus que prometteuse.

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