©Pathé Distribution
Une mère fait croire à son fils, Frankie, que son père est marin, et lui écrit régulièrement. Malgré la désapprobation de la grand-mère, elle continue à rédiger elle-même ces lettres. Mais un camarade de classe de Frankie apprend à celui-ci que le bateau de son père va bientôt arriver au port. Il fait alors le pari que son père ne viendra pas le voir…
Voici un petit bijou venu tout droit d'Ecosse. « Dear Frankie », dont le principe scénaristique de base rappelle étrangement celui de « Depuis qu'Otar est parti » (les générations état inversées, puisque c'est le gamin qui reçoit ici les lettres, au lieu de la grand-mère) est un drame flamboyant dans la lignée des grands films sociaux britanniques. Dans des décors portuaires propices à l'errance, la mère est contrainte de trouver un faux père et de se rouvrir au monde. Car dès le début du film, le danger est érigé en principe de vie. La méfiance est permanente. La mère et la grand-mère semblent cacher un secret inavouable, et l'ambiance s'en ressent. Mais que fuient-elles donc pour rester enfermées, sur le qui-vive, prêtent à partir à chaque instant.
La réalisatrice garde bien le secret, et nous entraîne avec émotion sur les traces de ce gamin à la bonne tronche (formidable Jack McElhone). Ce personnage apporte une vision rare et positive des sourds muets, qui s'avère ici être plus malin que ses camarades et posséder un humour détaché assez remarquable. Et la fin ouverte, où le gamin se trouve être moins naïf qu'on ne croit, est un grand moment de cinéma. Ajoutons à cela un double jeu de la grand-mère, moins radicale que sa fille, et une superbe musique et vous n'oublierez pas de si tôt ce cher Frankie.
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