© Jupiter Communications
Ce documentaire retrace un an de vie dans le monastère de l’ordre des Carmélites, au cœur de Nothing Hill (Angleterre). Il suit la vie quotidienne des sœurs, leurs offices et leur routine, leur rejet de tout monde extérieur, et montre une novice ordonnée quand une autre meurt. Le silence est maintenu toute la journée, à de rares exceptions près, notamment lorsque les sœurs se prêtent au jeu d’interviews avec le réalisateur...
Après le beau « Des hommes et des dieux », « De silence et d’amour » est un documentaire qui montre qu’encore une fois, quand il s’agit de transcrire à l’écran l’atmosphère paisible d’un monastère, les cinéastes se sentent obligés de faire une œuvre austère. Les plans sont longs, souvent fixes et immobiles. Le réalisateur prend le parti des petits pas grands choses de la vie monacale et profite de n’importe quel petit rien. Cela est amusant quand les sœurs font du jardinage, coupent une haie et que l’une d’elle chute en rigolant. Cela est attendrissant lorsqu’elles se livrent ensemble, et très concentrées, à une danse collective après laquelle un rire collectif montre ô combien cela les change. Cela est touchant, naturellement, lorsque l’une des aînées décède et que son cercueil ouvert offre une vue de la mort. Mais cela devient franchement grotesque lorsque le réalisateur prend 3 minutes pour montrer une sœur mettre un rideau sur une tringle, ou lorsqu’il fait durer à n’en plus finir des plans de prière où il ne se passe strictement rien.
L’absence totale de rythme du métrage est heureusement contrebalancée par des interviews des sœurs, ponctuant ici et là le récit, et dans lesquelles elles reviennent sur leur engagement, leur bonheur à incarner cette vie chaste au service de Dieu. Cela ne chamboule pas les athées convaincus, cependant leur point de vue est instructif, parfois touchant lorsqu’elles se permettent de rire, et c’est un des rares éléments qui donne véritablement de la matière à ce film, qui aurait tout aussi bien pu être un reportage de 20 minutes pour la télévision. Nous saurons cependant gré au réalisateur de ne pas avoir opté pour une caméra à l’épaule, bien à la mode dans le documentaire, et si souvent copiée dans la fiction, pour faire preuve de réalisme et de nouveauté (le premier objectif est atteint, le deuxième jamais), mais son propos, si peu étoffé, nous ennuie à mourir.
LA BANDE ANNONCE
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais