© Pathé Distribution
David, ergothérapeute dans une fortunée clinique de Suisse, se retrouve en charge de la perturbée madame Hansen, victime d’un choc traumatique affectant sa mémoire et son comportement. Le temps d’une journée chargée en émotion, il va tenter d’aider cette sa dame blessée à comprendre ce qu’il a pu lui arriver.
Dire qu’on attendait ce premier long-métrage signé Alexandre Astier est un euphémisme. L’artiste lyonnais, scénariste-réalisateur-acteur de la série "Kaamelott", tente depuis plusieurs années de porter sur grand écran sa création. Mais le projet, évidemment ambitieux, mettant un certain temps à se monter, le voilà qui fait ses débuts de cinéaste avec un film intimiste, loin de l’univers décalé du Roi Arthur et de ses chevaliers. Intimiste, c’est bien le mot qui définit le mieux ce drôle de film qu’est "David et Madame Hansen", tant il est porté par ses personnages, décrivant leurs relations au travers de dialogues incisifs.
En privilégiant une unité de temps (une journée) et de lieu (une route et une maison), Astier verrouille sa narration, et se laisse toute latitude pour créer sa fiction et faire exister ses protagonistes. S’il démarre comme un road-movie, "David et Madame Hansen" prend rapidement la forme d’une chronique douce et mélancolique, les quatre personnages principaux du film formant un quatuor humain aux caractères attachants et, finalement, complémentaires.
Scénariste chevronné (il a écrit la totalité des 458 épisodes de "Kaamelott"), Astier cultive un humour à froid particulièrement savoureux, parfaitement retranscrit dans des dialogues d’un naturel confondant, et parvient à tenir sur la longueur une rigueur d’écriture plaisante. Réécrit pour Isabelle Adjani après le départ controversé d’Alain Delon, l’exigeant rôle principal permet à l’actrice de nous étonner à nouveau, face à un Alexandre Astier volontiers en retrait. Une justesse de ton et d’interprétation qui donne à ce premier film un agréable parfum de comédie dramatique osée et humaniste.
En abordant un sujet aussi difficile que la gestion d’un traumatisme, Astier brosse donc des portraits malicieux, qu’il illustre avec goût par quelques idées de mise en scène judicieuses (la scène de la Lamborghini). Un premier pas dans la réalisation qui ne donne qu’une envie : que la trilogie consacrée au Royaume de Camelot puisse enfin voir le jour, tant son cinéaste prouve ici qu’il a l’étoffe dont sont faits les meilleurs conteurs.
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