affiche film

© Paname Distribution

DAPHNÉ


un film de Peter Mackie Burns

avec : Emily Beecham, Tom Vaughan-Lawlor, Nathaniel Martello-White, Geraldine James…

Entre ses journées au restaurant et ses nuits endiablées, Daphné fait partie de celles qui ont décidé de croquer la vie à pleines dents. Insouciante et désinvolte, elle ne laisse jamais rien l’atteindre. Mais un violent braquage va venir perturber cette mécanique bien huilée…


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Photo film

Un portrait mordant et exaltant d’une femme face à ses contradictions

Auréolé du Prix du meilleur scénario à Dinard et bénéficiant d’une belle réputation suite à des passages remarqués dans différents festivals, le premier film de Peter Mackie Burns débarque enfin sur nos écrans. Pour réussir l’exercice délicat des débuts cinématographiques, le néo-réalisateur a choisi de s’inspirer d’un de ses propres courts métrages, collaborant à nouveau avec son scénariste de l’époque, Nico Mensinga, et la même actrice principale, la pétillante Emily Beecham. C’est ainsi qu’"Happy Birthday to me" est devenu "Daphné", une plongée virevoltante dans le quotidien rock and wild d’une jeune cuisinière d’un restaurant branché d’Elephant & Castle.

À l’image de son rythme de travail, la jeune femme est incapable de rester en place plus de cinq minutes, sauf s’il s’agit de cloper des substances pas toujours légales ou d’enchaîner les pintes. Oiseau de nuit et aventurière du jour, elle n’aime rien de plus que de célébrer sa liberté, en multipliant les coups d’un soir ou en refusant de se soucier du moindre tracas. Mais derrière cette carapace bâtie à coups de diatribes acerbes et de punchlines bien senties, les fêlures sont réelles, comme en témoigne la relation tumultueuse qu’elle entretient avec sa mère. Se retrouver malgré elle témoin d’un violent braquage va alors complètement chambouler son quotidien, d’abord de manière insidieuse, avant de voir l’armure éclater.

De toutes les scènes, Emily Beecham brille à l’écran, la caméra épousant parfaitement les pérégrinations urbaines de sa protagoniste. Jamais trop proche de son personnage, symbole de la distance qu’elle-même instaure avec les autres, l’objectif trouve la distance parfaite et le ton juste pour dynamiser un scénario plutôt linéaire dans sa construction (les seconds rôles étant de simples faire-valoir pour incarner les dérives de Dahpné). Si une certaine redondance finit par s’installer dans cette trajectoire tortueuse, la force du métrage est ailleurs ; pour preuve le titre de ce beau portrait intime d’une femme d’aujourd’hui. Tantôt poignante, souvent drôle, cette première réalisation séduit par son authenticité et la pudeur avec laquelle elle capture les tourments d’une personne recherchant simplement le bonheur.

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