affiche film

© Paname Distribution

DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE


un film de Safy Nebbou

avec : Raphaël Personnaz, Evgueni Sidikhine…

Teddy a besoin de se retrouver lui-même. Si certains auraient juste pris quelques jours de vacances, lui va s’isoler au fin fond de la Sibérie, seul pendant des mois durant…


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Photo film

Des paysages sublimes pour une leçon de vie trop forcée

Difficile d’adapter le récit de Sylvain Tesson, parti vivre plusieurs mois dans une cabane en Sibérie. Car si les paysages sont évidemment magnifiques et cinématographiques, il fallait encore pouvoir esquisser un scénario qui dépasse les simples ressentis et pensées de cet aventurier. Les débuts du métrage se limitent en fait à retracer fidèlement les balbutiements du périple, de l’arrivée dans ces terres reculées à la difficile appréhension de cette nature hostile. Mais déjà, il y a quelque chose de jubilatoire à voir le visage de Raphaël Personnaz s’illuminer lorsque, ses patins enfilés, il glisse sur l’eau gelée du lac bordant sa demeure. Capturant parfaitement ce sentiment d’émerveillement et de bonheur retrouvé, la caméra de Safy Nebbou ne lâchera jamais son quasi-seul protagoniste, offrant au comédien l’un de ses plus beaux rôles, où la beauté des images contraste subtilement avec la sobriété de son jeu.

Néanmoins, si les prises de vue sont à couper le souffle, il manque une matière cinématographique au film pour dépasser le simple cadre de la carte postale. Conscients de la dimension contemplative de leur œuvre, les scénaristes ont eu l’idée de mettre sur le chemin du héros un fugitif attachant, reclus dans la forêt depuis des années afin d’échapper à sa sentence inéluctable. Et si cette amitié devient rapidement l’élément le plus intéressant du métrage notamment par la pudeur et la sincérité de leur relation, les discours pseudo-humanistes et moralisateurs viennent gâcher notre plaisir. Se prenant un peu trop au sérieux, "Dans les forêts de Sibérie" devient même agaçant à force de nous rabâcher ces bonnes paroles, là où un peu de second degré aurait été bienvenu (d’autant plus qu’il y a quelque chose de risible dans le voyage de cette homme totalement inconscient des dangers de Mère nature). Heureusement qu’on en prend plein les yeux…

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