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En Afghanistan, une opération tourne au drame quand une troupe de Marines tombe dans une embuscade. Cinq soldats sont exécutés sous les yeux du colonel Joseph Smith. Rapatrié à Londres, ce dernier s’évade de l’hôpital et se retrouve à la rue. Fuyant des voyous qui venaient le racketter, il se réfugie dans un appartement…
Steven Knight, scénariste et réalisateur de série télé ("The Detectives", dans les années 90, inédite en France) passe pour la première fois derrière la caméra pour porter un de ses scénarios pour le cinéma. Knight est, en effet, surtout connu pour avoir écrit des scénarios, comme celui des "Promesses de l'ombre", drame avec Viggo Mortensen et Vincent Cassel, mis en scène par David Cronenberg. Il pourrait prochainement faire l’actualité avec son second long-métrage "Locke", déjà présenté en festivals (avec des prix à la clé) à l’affiche le 18 avril 2014 au Royaume-Uni, et dont on espère qu’un distributeur lui trouvera une date de sortie chez nous.
"Crazy Joe" a une trame plutôt classique, bien que travaillée, d’un vétéran des Marines devenu SDF à Londres, évadé de l’hôpital où il se trouvait en garde à vue, et qui va bénéficier d’une seconde chance pour faire quelque chose de bien dans sa vie. Il faut juste accepter le postulat de départ avec ses grosses ficelles permettant au héros d’entrer dans un appartement vide, laissé par son proprio encore neuf mois, avec dans son courrier le remplacement de sa carte bleue avec son nouveau code, et que les vêtements dans les placards lui vont comme un gant ! Bref pourquoi pas, cela permet à Jason Statham de passer de bouseux aux cheveux longs à beau gosse au crâne impeccablement rasé !
Dans "Crazy Joe", on retrouve forcément la « Statham touch », soit notre héros aux gros bras qui bastonne les voyous, leur casse des dents et des bras. Mais on découvre chez Knight l’ambition de faire évoluer cette image de cogneur en lui proposant une partition plus édulcorée, plus romantique, plus torturée : un rôle qui n’est pas sans rappeler celui de George Clooney dans "The American" d’Anton Corbijn. Statham a encore un peu de mal à débloquer sa mâchoire et à prouver qu’il peut être à l’aise dans la romance, même drama-romantique, mais avec son air canaille, il arrive à transmettre une certaine émotion, notamment dans une jolie scène avec sa fille. Face à lui, une nonne, interprétée par Agata Buzek, une comédienne polonaise peu connue du grand écran, et qui trouve ici un joli rôle tout en douceur et tendresse. Se forme alors sous nos yeux un improbable couple mais finalement assez touchant et qui prend plus de force que l’histoire au second plan de la vengeance qui, elle, ne surprendra personne.
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