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Les cinq courts métrages de fiction nommés à l'Oscar du meilleur court métrage 2016 : "Ave Maria", "Alles wird gut", "Shok", "Day One" et "Stutterer".
Dans ce recueil issu des nominations aux Oscars 2016, l'éclectisme est forcément de rigueur. On note deux films sur la guerre (en ex-Yougoslavie et au Moyen Orient), deux sur des sujets plus intimes (la garde d'un enfant et le bégaiement), et un traitant avec humour du choc des religions (sujet évoqué également par ailleurs). "Ave Maria" ouvre le bal en mettant une famille juive aux prises, suite à un accident, à une bande de soeurs ayant fait voeu de silence. L'humour est assez savoureux, montrant l'absurdité de certaines règles (le jour du shabbat on ne peut pas manipuler de mécanisme, pas même un téléphone pour appeler de l'aide) ce qui complique sérieusement certaines situations. Plutôt optimiste sur l'entente entre religions, cette comédie ose toucher aux symboles (la vierge décapitée par la voiture, à qui l'on met discrètement un foulard pour lui raccommoder la tête...) et fait preuve d'une réelle originalité.
"Everything will be ok" ("Alles wird gut") est certainement le plus efficace des courts regroupés ici. Avec une caméra progressant dans son instabilité en même temps que la nervosité de son personnage principal, le film suit un père organisant sa fuite avec sa fille. Un petit film déchirant qu'on se poste du point de vue du père ou de la gamine, et qui place la détresse face à la compassion. De facture plus classique dans sa mise en scène, "Shok" vaut surtout par son histoire, qui vous flanque une bonne claque lors d'un dernier plan signifiant sa véracité. Deux gamins albanais y font face à des militaires serbes, l'un d'eux espérant pouvoir commercer avec les barbares. Convoquant les notions d'amitié, de traîtrise, mais aussi de naïveté et de cruauté, ce film émeut forcément.
Avec "Day One" c'est de la position de traducteur en temps de guerre dont il est question. Moins abouti, le film pose cependant des questions intéressantes sur les différences culturelles, les rapports homme-femme et la capacité de l'être humain à dépasser les conflits. Utilisant à merveille les paysages locaux (quelques scènes sur des routes de crêtes, sont particulièrement impressionnantes) ce court-métrage laisse un goût amer en bouche. Enfin, le recueil se termine sur "Stutterer", belle réussite formelle, au montage sec, servant un propos sur la différence et la peur de se confronter aux autres lorsque l'on a un "handicap". Entre l'arrière d'un clavier et le monde réel il n'y a qu'un pas, pas forcément facile à franchir.
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