© Sony Pictures Releasing France
Une vedette de la chanson country se retrouve dans un centre de désintoxication. Visiblement pas encore très sûre d'elle, elle est autorisée à sortir, et s'apprête à reprendre la route pour une tournée qui s'annonce triomphale. Déstabilisée, elle demande à son mari, qui est aussi son manager, d'engager celui qui lui servait de « parrain » au centre, et qui joue aussi de la country dans un bar du coin...
« Country strong » vaut surtout et principalement pour la qualité de son quatuor d'interprètes, au cœur duquel chacun rivalise pour mieux nous émouvoir, par un sourire dérobé, un geste esquissé, une réaction inattendue. Alcoolique, le personnage de Gwyneth Paltrow, est une star qui doit faire face aux conséquences de son passé d'alcoolique et d'un acte qui l'a mené un an auparavant, en désintoxication. Révélant peu à peu les tenants et aboutissants du drame qui s'est alors déroulé à Dallas, lieu symbolique où doit repasser la tournée, le scénario met surtout en avant les blessures provoquées, de la proximité impossible avec son mari, jusqu'au besoin de chouchouter un petit oiseau dans une boîte.
Si le spectateur devine bien vite de quoi il s'agit, peu importe. Car c'est à une vie qui reprend qu'on assiste, à marche forcée, en compagnie de son entourage professionnel et intime. L'amour qui fait le ciment du couple s'est donc perdu en route, et s'insinue de ce fait dans le paysage un troisième élément en la personne du jeune « parrain », amant visiblement amoureux de la belle. Cette relation, part de non-dit dans le couple, est vouée à justement le rester. Au yeux d'un public qui ne voit que l'image d'une femme qui doit se racheter, mais aussi aux yeux du monde, le fait ne serait-ce que de verbaliser la situation déclenchera d'ailleurs fort justement la colère du mari, formidable Tom Mc Graw, déchirant dans son mélange d'admiration et d'incapacité à renouer avec sa femme. Face à lui, le parrain, interprété par le jeune Garrett Hedlund (« Tron l'héritage »), charmeur et compréhensif, ne fait nullement le poids, tout support qu'il peut être.
Gwyneth Paltrow, comme les autres interprètes, chante des standards de la Country, et l'on découvre avec un certain plaisir, empreint de la tristesse des textes, cette véritable institution aux USA, surtout dans les états du Sud. Elle est formidable de crédibilité, dans son rôle de femme vacillante, fragile, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. Prête à replonger en permanence, en demande, elle est aussi cruelle malgré elle (voir la jolie scène du train) et semble avoir beaucoup sur le cœur. Suivre son évolution, au fil des concerts, s'avère véritablement passionnant, pour mieux découvrir le professionnalisme du personnage (dans le show final, comme dans sa rencontre avec un gamin leucémique – certainement la plus belle scène du film), comme celui d'une actrice hors pair. Elle et son entourage vous arracherons forcément quelques larmes, dans cette sorte de requiem, offrant de belles respirations, alors que la vie continue autour d'elle, pour son public ou pour les nouveaux talents qu'elle entraîne dans son sillage.
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