affiche film

© Wild Bunch Distribution

CORTEX


un film de Nicolas Boukhrief

avec : André Dussolier, Julien Boisselier, Claude Perron, Marthe Keller...

Un flic retraité, atteint de la maladie d'Alzheimer, intègre une maison de repos spécialisée et commence à suspecter des crimes dans l'établissement...


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Photo film

J'ai la mémoire qui flanche

Pour son nouveau long, Boukhrief prend racine à la croisée de deux sous-genres : le film d’asile et le suspense type whodunit. Le moteur de ce croisement, c’est la maladie d’Alzheimer, prétexte à bon nombre d’ellipses et péripéties narratives. Le plus intéressant est cependant moins de trouver le coupable que de suivre le cheminement mental du personnage incarné par Dussolier. Dans son amnésie se cache un tueur… ou peut-être ne s’agit-il que des délires d’un ancien flic malade? A moins que lui-même ne soit ce fameux tueur…

L’aliénation de notre anti-héros fait écho à celle du "Convoyeur", précédent long de Boukhrief. Ce dernier s’accroche de la même façon à son personnage, dont les atermoiements sont plus saisissants que n’importe quelle scène d’action clinquante. Le refus systématique du spectaculaire et une volonté un peu outrée de coller au rythme sénatorial des personnages pourraient d’ailleurs faire décrocher plus d’un spectateur. C’est aussi une preuve de sagesse tant le contexte et le sujet ne se prêtent que moyennement à l’action effrénée. Si les personnages oublient beaucoup de choses, cela permet paradoxalement au scripte d’y trouver une épaisseur et un mystère inédits.

Le film joue ainsi davantage de ses vides que de ses pleins, tirant parti de ses silences plutôt que du verbe. La direction d’acteurs millimétrée et la rigueur du découpage compensent une économie de moyens et un décor un peu terne. Esthétiquement, la photo surprend malgré tout quand Argento est cité via une lumière violacée d’une grande crudité. L’ensemble tient surtout grâce à la performance de Dussolier, dont les silences et les regards tendus nous emportent dans un dédale mental plus habile et consistant que la majorité du cinéma français de ces derniers temps.


2ème avis: Quand la maladie se mêle à l’enquête


Nicolas Boukhrief réalise ici un film à deux niveaux. La trame de l’histoire se rapproche du polar. C’est dans une ambiance oppressante et mystérieuse que se déroule l’action, où chaque personnage occupe une place dans l’enquête, créant ainsi « un côté Cluedo » comme s’amuse à le dire le réalisateur. Mais le comportement singulier du personnage principal luttant contre la maladie donne une autre dimension à ce film.

Grâce aux plans rapprochés qui cadrent le visage torturé de ce policier retraité en proie au doute, le spectateur s’identifie à lui et suit donc l’enquête au travers de ses pensées. Le jeu brillant d’André Dussolier dont la plupart des scènes ne sont basées que sur la gestuelle et le regard, donnent une force et une présence intense à Charles Boyer.

« Cortex » offre une vision nouvelle de la maladie d’Alzheimer, sujet que le réalisateur maîtrise parfaitement. Les recherches faites sur la maladie, le comportement des malades, de leurs proches comme des soignants, permettent une bonne exploitation de ce thème traité avec réalisme et sans pathos. C’est la maladie qui donne tout son sens au film.
Marthe Keller, Aurore Clément et Gilles Gaston Dreyfus qui interprètent des résidents, ont un jeu très juste. On arrive à percevoir la différence entre le monde des malades et celui des « autres », car les aides soignant (Claude Perron, Pascal Elbé) et le fils de Charles (interprété par Julien Boisselier) font preuve d'un réalisme poignant dans leur approche des relations avec les malades.

« Cortex » est donc un thriller qui aborde de manière originale la maladie d’Alzheimer, mais avant tout, c’est un film profondément humain.

Clara CORMAN 1ère L1
Brune BLEICHER TL1

Lycée Saint Exupéry - Lyon

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