affiche film

© Le Pacte

CORPS ET ÂME

(Testről és lélekről – On body and soul)


un film de Ildikó Enyedi

avec : Alexandra Borbély, Géza Morcsányi, Réka Tenki, Zoltán Schneider, Ervin Nagy, Itala Békés, Éva Bata, Pál Mácsai, Zsuzsa Járó, Nóra Rainer-Micsinyei...

Alors qu’une femme chargée du contrôle qualité intègre son abattoir, un directeur financier vieillissant doit faire face au vol d’un des produits utilisés par l’entreprise. Obligé de faire passer des entretiens à tous les employés avec une psychologue, il se retrouve à raconter le rêve qu’il fait chaque nuit, dans lequel il est un cerf, en pleine forêt enneigée, observant une biche de l’autre côté d’un étang. La psychologue croit alors à une supercherie quand la contrôleuse lui raconte le même rêve, vu du point de vue de la biche...


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Photo film

Une oeuvre surprenante et poétique à la subtile mise en scène

Ours d’or au dernier Festival de Berlin, "Corps et âmes" fait partie de ces récit que chacun a envie de croire, provoquant une étrange hésitation du spectateur lui-même, face à la ligne qu’il doit franchir pour pleinement embrasser cette histoire d’amour par rêve interposé. Aussi improbable que séduisant, le récit, dont l'action se situe dans un abattoir, imprègne cet étrange film hongrois d'une envoûtante poésie, mêlant avec douceur rêves, questions de désir, peur du contact et envie de communication avec l’autre.

En mettant en scène un directeur financier vieillissant et une femme chargée du contrôle qualité aussi rigide que séduisante, et les obligeant à se côtoyer du fait de rêves communs (ils sont respectivement un cerf et une biche la nuit...), Ildikó Enyedi (auteure de "Magic Hunter" et "Simon the Magician" dans les années 90) nous livre un conte pince sans rire sur la capacité à communiquer et à aimer.

Ménageant la curiosité du spectateur, elle pose certains interdits et met à nu les êtres autant qu’elle apporte une vision frontale du métier de chair que côtoient les deux personnages. Si rarement on aura filmé le dépeçage d’un animal (cœur fumant, sang qui gicle…) de manière aussi directe, sa magnifiquement mise en scène, insidieusement cruelle, met en avant les tocs de l’une, la poésie de certaines gestes (la reconstitution du premier dialogue avec salière et poivrière…) et les ennuis personnels de l’autre, pour mieux révéler deux êtres humains devenus vides comme les regards des vaches voisines, mais ne demandant qu’à vivre à nouveau. A ne surtout pas rater.

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