© Universal Pictures International France
Chris Farraday a tiré un trait sur son passé de criminel pour mener une vie paisible auprès de sa femme et de ses deux enfants. Mais lorsque son jeune beau-frère fait capoter une opération de trafic de drogues, celui-ci doit alors reprendre les affaires pour protéger sa famille et sauver la vie de ses membres...
Baltasar Kormakur, à qui l’on doit, dernièrement, l’efficace Direct-to-DVD, « État de choc » et le thriller glaçant, devenu culte « Jar City », revient ici, avec un pitch classique des films d’action : un criminel repenti doit revenir à ses affaires passées pour protéger ses proches, retour qui se veut souvent fracassant, le tout accompagné d’hémoglobine et de gueules cassées. Expert en ce domaine, Baltasar Kormakur connaît d’autant plus la matière de ce thriller qu'il a été l’acteur et producteur de « Reykjavik-Rotterdam » dont « Contrebande » en est l’adaptation, plus qu’un remake, aux dires du réalisateur lui-même. En effet, en ne retenant que la quintessence du matériau originel, ce dernier a créé un univers totalement nouveau.
Le contrat est, évidemment, rempli et toutes nos attentes vont être comblées, mais l’intérêt du film va naître du talent de la mise en scène et de l’efficacité du scénario, qui parvient, avec habileté, à détourner les codes et les ressorts classiques du genre. L’histoire est ainsi bourrée de surprises et de revirements de situations, et le long-métrage parvient à dépasser rapidement la dimension de la simple succession de cascades et de bagarres pour donner naissance à un thriller étonnamment efficace, sans pour autant tomber dans la caricature ou les démonstrations de violence. Si le divertissement est aussi jouissif, c’est aussi en partie grâce au casting impeccable, des premiers rôles (Kate Beckinsale et Mark Wahlberg) aux seconds rôles (Ben Foster notamment)
Néanmoins, après une première heure survitaminée et survoltée sur fond de musique rock, la deuxième partie perd un peu de saveur et le film a tendance à tomber dans une certaine banalité, les réactions et les rebondissements étant de plus en prévisibles. De plus, en se concentrant sur l’action pour créer un rythme effréné, principal atout de cette réalisation, les dialogues ont été quelque peu délaissés, ce qui relègue certaines scènes dans un niveau proche du néant tant les répliques respirent la platitude.
Toutefois, même si « Contrebande » perd de sa fougue au fil de l’intrigue, il n’en reste pas moins un thriller d’action de bonne facture, d’une qualité bien supérieure à la plupart de la production actuelle. Cette réussite doit beaucoup au personnage de Mark Wahlberg, celui-ci sortant des carcans habituels et dépassant le stéréotype du malfrat bodybuildé, dopé à l’adrénaline (et aux protéines). En effet, coupable de se sentir épanoui dans ses activités illégales, le père de famille va moins solliciter ses muscles que son esprit pour parvenir à ses fins, s’apparentant plus à un Houdini de la contrebande qu’à un Rambo. On ne pourra alors que regretter les quelques défauts finaux, tant les premières minutes de pellicules étaient alléchantes. Au final, on ne va pas bouder son plaisir et même si le film ne nous donne pas la claque espérée, il nous surprend suffisamment pour nous exalter et nous enthousiasmer par son rythme débridé.
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