affiche film

© Ad Vitam

CONFESSIONS D’UN ENFANT DU SIÈCLE

Confession of a child of the century


un film de Sylvie Verheyde

avec : Peter Doherty, Charlotte Gainsbourg, August Diehl, Karine Rocher, Guillaume Gallienne

Paris, 1830. Octave connaĂźt une grande dĂ©ception sentimentale. BlasĂ© des salons parisiens oĂč il passe la majeure partie de ses soirĂ©es, il s’exile Ă  la campagne Ă  la mort de son pĂšre. Pendant l’hiver, il rencontre Brigitte, une jeune veuve qui vit avec sa tante. TrĂšs vite, ils tombent amoureux l’un de l’autre.


1
Photo film

Je t’aime MĂ©lancolie

Des silhouettes se croisent dans les alcĂŽves enfumĂ©es de salons capitonnĂ©s, alors que dentelles et jabots virevoltent dans une musique enivrante de SĂ©bastien Tellier. Ainsi dĂ©butent les confessions d’Octave, un enfant d’un autre siĂšcle. Le prĂ©ambule, sublime, promet un film aux antipodes du classicisme convenu propre Ă  ce genre d’adaptations littĂ©raires. Malheureusement, cette magnifique atmosphĂšre Ă©thĂ©rĂ©e s’évapore petit Ă  petit pour laisser place Ă  un style empesĂ© bien moins digeste. Le film, bien qu’esthĂ©tique, se noie dans des dialogues complexes, trop bien Ă©crits pour sembler naturels. Les rĂ©flexions philosophiques incessantes de Peter Doherty lassent trĂšs vite, plongeant le spectateur dans un ennui profond.

Peu d’émotions se dĂ©tachent de cette quĂȘte existentielle, basĂ©e sur la recherche du bonheur par un homme Ă  qui il ne manque rien. L’histoire d’amour qui le rapproche de Brigitte est trĂšs vite conclue pour se perdre ensuite dans les mĂ©andres du « je t’aime donc je te fuis ». La seule passion ressentie semble ĂȘtre celle de la rĂ©alisatrice pour son interprĂšte principal, car elle lui consacre l’essentiel de son film. Les autres acteurs, bien que brillants, se contentent uniquement de donner la rĂ©plique Ă  l’acteur britannique. À croire qu’ils ont Ă©tĂ© choisis pour la seule raison d’ĂȘtre bilingues (Charlotte Gainsbourg, Guillaume Gallienne
).

Peter Doherty arrive pourtant Ă  s’imposer dans son personnage de dandy torturĂ©. Certes, le musicien dĂ©gage naturellement cette dĂ©sinvolture d’écorchĂ© vif, nĂ©anmoins il tient son rĂŽle avec une certaine Ă©lĂ©gance. Quel dommage que la passion orageuse ait Ă©tĂ© relĂ©guĂ©e au profit de verbiages philosophiques profondĂ©ment soporifiques ! Un hors-sujet qui dĂ©tonne dans la filmographie de Sylvie Verheyde, qui jusqu’à prĂ©sent retranscrivait avec beaucoup de finesse et de fraicheur la complexitĂ© des rapports humains. VĂ©ritable portrait d’une Ă©poque sur le papier, « Les Confession d’un enfant du siĂšcle « perd ici de sa superbe en Ă©clipsant l’essence-mĂȘme de l’Ɠuvre : la liaison fusionnelle d’Alfred de Musset avec George Sand, deux enfants dĂ©sabusĂ©s, souffrant d’ĂȘtre nĂ©s entre deux siĂšcles.

Donnez votre avis (0)

Partager cet article sur Facebook Twitter





LA BANDE ANNONCE