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Élève douée et passionnée, Dan Dan passe avec succès les dernières auditions pour décrocher le premier rôle dans une comédie musicale en l’honneur du parti et de Mao Zedong. Or, cette nomination risque d’être compromise par l’évasion de son père, un intellectuel dissident, emprisonné quelques années auparavant. La jeune fille et sa mère sont alors intensément surveillées…
Prenez une profonde injustice, des remords, une rédemption, un pardon, de l’amour, de l’amour et encore de l’amour. Amalgamez tous ces ingrédients dans un environnement historique marquant, agrémentez-le d’une belle photographie et vous obtiendrez le mélo parfait. C’est cette recette aigre douce, qu’a choisi Zhang Yimou pour effacer l’amertume laissée par sa direction, très controversée, de la cérémonie d’ouverture des JO de Pékin, qui glorifiait la Chine et ses dirigeants.
Pour gommer cette image de cinéaste officiel du pouvoir, le réalisateur revient sur les années noires de la révolution culturelle, en contant l’histoire de Lu Yanshi, prisonnier politique, et de sa famille. L’évasion de celui-ci éveille les soupçons sur sa femme, mais aussi sur sa fille pourtant bien endoctrinée par les préceptes du petit livre rouge. Cet événement, plutôt heureux, va en fait initier une sinistre tragédie qui marquera à jamais le destin de chacun. Outre la dénonciation d’un pouvoir hautement totalitaire qui impose un climat de terreur, Zhang Yimou cristallise son propos sur le devenir de cette famille après la mort de Mao, une fois que le père est à nouveau un citoyen comme un autre.
Le film se recentre alors sur des sentiments profondément humains. Le drame passé a laissé des traces indélébiles et l’amour va alors faire place à la dévotion. Zhang Yimou met alors tout en œuvre pour toucher la sensibilité du spectateur. Ses personnages bravent la fatalité avec une humilité admirable et leur détermination à retrouver un bonheur perdu, leur inspire des attentions, on ne peut plus émouvantes. Or, à trop vouloir bien faire, Zhang Yimou aseptise quelque peu son film, qui au final, n’est pas aussi poignant qu’on l’espérait. Les belles scènes se succèdent, impeccables et léchées, mais ne bouleversent pas outre mesure. En résulte un film honorable qui remplit pleinement son contrat de mélo, à défaut d’atteindre l’excellence narrative de ses plus grands films tels, qu’entre autres, "Vivre" ou "Qiu Ju, une femme chinoise".
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