affiche film

©pan européenne edition

COMBIEN TU M’AIMES ?


un film de Bertrand Blier

avec : Monica Bellucci, Bernard Campan, GĂ©rard Depardieu...

François, gagnant du Loto et accessoirement malade du cƓur rencontre Daniela, une magnifique prostituĂ©e italienne dont il tombe subitement amoureux. Il lui propose de venir vivre chez lui pour 100.000 Euros par mois afin de le rendre heureux. Commence alors une relation tumultueuse oĂč se croise une plĂ©iade de personnages secondaires, allant de l’ami mĂ©decin Ă©bloui par la nouvelle arrivante, Ă  l’ancien mac qui cherche absolument Ă  prouver qu’il est un vrai « mĂ©chant ». L’amour pourra-t-il naĂźtre entre ce petit homme et cette grande femme ?


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Photo film

Long, pompeux, vaudevillesque
Blier rĂ©invente le thĂ©Ăątre filmĂ© et on s’ennuie !

Alors que les belles histoires d’amour se doivent d’ĂȘtre traitĂ©es avec lĂ©gĂšretĂ©, Blier sombre dans une lourdeur effarante et digne de la comĂ©die française. Si les quelques plans en extĂ©rieur, qui ouvrent le film, rĂ©vĂšlent un vĂ©ritable Ɠil d’esthĂšte, on ne peut pas en dire autant du reste du film qui se passe en intĂ©rieur
 La rĂ©alisation de Blier devient plate, digne des plus grandes sitcoms française des annĂ©es 90. Blier invente alors un procĂ©dĂ© pour ouvrir les espaces. Explication : Alors que se dĂ©roule une scĂšne d’apprentissage de l’autre (entre un Campan dĂ©cevant par sa stĂ©rilitĂ© Ă©motionnelle et une Bellucci dĂ©cevante par son exagĂ©ration Ă  la limite de la commedia dell’arte) dans une atmosphĂšre trĂšs cosy, Blier trouve bon d’éclairer subitement plein pot et de face les acteurs au moment d’un « je t’aime » pathĂ©tique qui nous est balancĂ©, au bout de 20 minutes de films, par un Campan qui ne croit pas ce qu’il dit, le tout sur un air de Traviata mal venu. Il rĂ©utilisera encore deux ou trois fois ce procĂ©dĂ© lors de longues tirades auto-explicatives.

Bien sĂ»r, ce film a le mĂ©rite d’ĂȘtre un vĂ©ritable Who’s who du cinĂ©ma français : Bellucci, Depardieu, Campan, Edouard Baer (toujours fidĂšle Ă  lui mĂȘme en dandy fĂȘtard et dĂ©calĂ©) et mĂȘme Darroussin dans un rĂŽle de client. Mais si beau casting il y a, l’interprĂ©tation des acteurs sus-citĂ©s se devrait d’ĂȘtre Ă  la hauteur. HĂ©las, Blier demande Ă  ses acteurs d’ĂȘtre thĂ©Ăątraux, de parler bien fort face Ă  la camĂ©ra, en dĂ©clamant de longues tirades sur l’amour, la baise et l’amitiĂ©. Et triple hĂ©las Blier semble oublier qu’il fait du cinĂ©ma, et non du thĂ©Ăątre, et qu’en demandant Ă  ses acteurs d’en faire des caisses tout en restant naturels (eh oui je le rĂ©pĂšte, on ne mĂ©lange pas cinĂ©ma et thĂ©Ăątre), il les oblige Ă  ĂȘtre ridicules. Disons le franchement : Bellucci feint l’Orgasme pendant 1h30, Campan feint de jouer pendant 1h30, et nous
 on s’ennuie ferme pendant ce temps lĂ  !

Mais reste tout de mĂȘme quelques moments de franche rigolade, avec un Depardieu surexcitĂ© dans le rĂŽle du « mĂ©chant » de l’histoire, sorte de mac je m’en-foutiste qui se prend pour Scarface, mais qui n’est finalement pas si mĂ©chant. Quelques rĂ©pliques sont aussi aptes Ă  vous donner le fou rire avant le prochain quart d’heure d’ennui extrĂȘme et mortel. Il faut tout de mĂȘme reconnaĂźtre Ă  Blier le mĂȘme talent que mon prof d’histoire au lycĂ©e : Celui de ralentir le temps afin qu’un film d’1h30 dure plus de trois heures dans votre esprit.

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