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Dans une banlieue pauvre de Rome, Agnese s’enfuit après avoir volé un portable. Stefano, le vigile en charge du magasin, la rattrape et menace de la livrer à la police. Elle l’implore, il finit par la relâcher. Quelques jours plus tard, elle et lui vont se recroiser par hasard près d’un camp de Roms…
Elle vole un portable, il est le vigile qui l’a poursuit. Elle va donner des vêtements dans un camp de Roms, il ne les aime guère. Elle est catholique intégriste, il est un ancien délinquant. Tout les oppose et pourtant… ils vont tomber amoureux. Une histoire d’amour toute simple mais qui, transposée dans une banlieue sensible de Rome, peut provoquer des étincelles.
Chacun issus d’une communauté intransigeante, Agnese et Stefano ont néanmoins un point commun, ils subissent chacun une énorme pression familiale. Elle, est obligé de voler un portable car sa mère est obsédée par le fait qu’elle puisse fréquenter un garçon non pratiquant. Lui, croule sous les dettes car ses parents aigris et sans ressources manquent régulièrement de se faire expulser. Pourtant malgré ça, aucun des deux ne renie son clan. Elle est tentée de porter un anneau de virginité pour jurer qu’elle ne couchera pas avant le mariage. Lui, traîne avec des amis peu recommandables qui braquent un épicier indien juste parce qu’il est étranger.
"Coeur purs" revêt un parti pris scénaristique plutôt singulier, puisque cette romance met en lumière deux anti-héros dont les valeurs ne sont pas forcément très louables. L’amour passe néanmoins outre ces clivages communautaristes et nos deux tourtereaux vont pouvoir s’aimer malgré leurs peurs du vide. Du vide matériel pour lui - Stefano est terrorisé à l’idée d’être expulsé et de devoir vivre comme un Rom - et du vide spirituel pour elle car le moindre pêché coûte cher auprès de son entourage.
Roberto de Paolis filme ainsi ses protagonistes avec un réalisme quasi documentaire. En totale immersion, le réalisateur et son scénariste laissent la part belle à l’improvisation. Un style qui fonctionne plutôt bien dans l’ensemble mais qui s’essouffle dès que la conclusion approche. Par soucis d’authenticité, les auteurs se sont laissé portés par le film, mais hélas un peu trop. Privant ainsi le film d’une certaine profondeur, celle qui laisse transparaître la rage et la passion qu’une telle histoire peut engendrer. En résulte un film d’une belle facture mais qui ne convainc pas outre-mesure.
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