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Deux jeunes frangins en apparence peu dégourdis flanqués de comparses improbables organisent le casse d'une banque londonienne pour sauver la maison de retraite de leur grand-père. La situation se corse un tantinet lorsqu'une horde de morts-vivants envahit les rues de la capitale, bien décidée à ronger les tibias – « nonos » des pauvres cockneys de l'East Side. Vite ! Il faut sauver le soldat papy – par ailleurs ex- « marine » – et ses potes avant qu'ils ne finissent en cure-dents pour zombies à la mauvaise haleine.
Sortie Directe en vidéo, DVD et Blu-Ray le 17 avril 2013
Depuis l'excellent "Shaun of the Dead" d'Edgar Wright, qui s'est taillé une place de choix dans le cœur des amateurs d'horreur, la « comédie-zombie » connaît un véritable engouement populaire, si bien que le public en redemande. Si vous faites partie des fans du genre, "Cockney vs Zombie", à défaut de vous combler, vous fera passer un agréable moment. Pour les autres, malgré quelques scènes – trop rares – particulièrement hilarantes, on a tendance à le regarder d'un œil distrait, comme une simple curiosité un peu fadasse. Ce n'est pas que les zombies soient mal faits, bien au contraire, mais le film souffre d'un manque de rythme et met trop de temps à démarrer. L'humour est du genre bien gras et ne retrouve jamais la subtilité qui caractérisait le nettement supérieur "Shaun of the Dead". La recette est la même à quelques variations près et le film multiplie les personnages archétypes : losers devenus « héros » par la force des choses, cousine garçon manqué tout droit sortie de "Bienvenue à Zombieland", black-gangsta pas très futé et doux-violent tocard. Du coup, l'humour a tendance à s'engoncer dans le stéréotype, ce qui conduit inévitablement vers la répétition. Ajoutons que le film mise trop sur le pastiche des films de genre, "Zombie, l'armée des morts" et "28 jours plus tard" en tête, et a du mal à trouver sa propre marque de fabrique.
Pour autant, "Cockney vs Zombies" a pour lui sa valeur ajoutée : des papys et mamies qui en ont dans le pantalon et se débrouillent très bien tout seuls. Une rupture savoureuse avec l'image des octogénaires assistés entretenus par l'argent du contribuable et l'idée d'une coopération intergénérationnelle sont à l’œuvre dans le film, ce qui lui donne de l'ampleur et lui confère un certain charme. Le réalisateur Matthias Hoene s'amuse, grâce à un humour décalé qui cette fois fait mouche, à casser nos certitudes sur le troisième âge. Il transforme ses « vieux » en redoutables machines de guerre bien décidées à vendre chèrement leur peau, à l'image du grand-père, un vrai as de la gâchette doté d'une fantastique armada de guns en tout genre. À noter une scène d'anthologie qu'on ne se lassera pas de revoir, où un papy sourd comme un pot chevauchant son déambulateur comme un fier destrier entame une course-poursuite « haletante » avec un zombie encore plus lent que lui…
Au final, quelques bonnes idées mais un film malheureusement trop inégal qui fait un peu figure d'outsider au regard d'un "Shaun of the Dead", leader incontesté d'un genre qui, espérons-le, n'a pas fini de nous surprendre.
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