affiche film

© SND

COAST GUARDS

(The guardian)


un film de Andrew Davis

avec : Kevin Costner, Ashton Kutcher, Neal McDonough, Sela Ward...

Un secouriste de la garde côtière américaine, devenu une légende de par le nombre de vies qu'il a sauvé, se retrouve muté comme instructeur dans un camp de recrutement, suite à un accident qui a coûté la vie à son équipier...


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Photo film

POUR: Niveau +2 - Un bel hommage aux Saint-bernards des mers

Nouvelle sortie en mer pour Kevin Costner après « Waterworld » et « Une Bouteille à la mer » ! Mais ici, ni romance à l’eau de rose, ni monde post-apocalyptique recouvert par les océans… rien de tout ça, Hollywood prend un nouveau cap, celui du docu-fiction ! Avec « Coast Guards », Andrew Davis nous convie, en effet, à pénétrer dans le monde jusqu’alors très fermé et très secret des garde-côtes américains. Ceux de la dernière chance. Ceux qui sont envoyés quand les conditions météo ne permettent pas un autre type de sortie en mer.

Mêlant la fiction à la réalité, le réalisateur du « Fugitif » prend un soin presque maniaque à détailler l’ensemble du processus de sélection des ces futurs sauveteurs en mer. Pendant la première heure et demie du film on suit Kevin Costner, l’instructeur, qui semble prendre un malin plaisir à en faire baver à ses jeunes recrues, Ashton Kutcher en tête. Immersion en piscine, pompes, footing, simulation de sauvetage, endurance en nage, contrôle de son stress… tout y passe.

L’histoire en profite pour mettre sur le devant de la scène ces deux personnages principaux, le vétéran et l’apprenti, chacun ayant à son actif quelques trophées et records personnels, sans oublier le malheureux trauma affectif. Kevin Costner et Ashton Kutcher forment un tandem prof/élève efficace, quoiqu'un rien déjà-vu. Louons tout de même le charisme des deux protagonistes et l’efficacité de leur jeu d’acteur.

Construit comme « Full metal jacket » de Stanley Kubrick, « Coast guards » bénéficie d'une première partie qui raconte "l’entraînement", et d'une seconde qui donne à voir "la pratique". Si la première est plus longue que la seconde, elle n’en est pas moins plus forte, les séquences de sauvetage finales n’atteignant pas le niveau de film d’action promis par une bande-annonce et une affiche annonçant un deuxième « En pleine tempête ». Finalement rien d’hollywoodien pompeux dans ce film, ce qui se révèlera tout de même être une bonne surprise…

L’autre bonne idée du film est de présenter le thème de la relève, le passage de relais, la transmission du savoir, l’apport du mentor à son jeune mousse (qui lui donnera pour sa part quelques leçons de savoir-vivre) un peu à la manière de « La relève » de Clint Eastwood. Peut-on y voir une parabole hollywoodienne ? La star de « Danse avec les loups » a-t-elle trouvé en la personne d’Ashton Kutcher son digne successeur ? On souhaite en tous cas au petit jeune la même carrière que son aîné !

Dernière info et pour en revenir au film lui-même : si vous n’êtes pas pressé de regagner le rivage, restez au générique de fin. Celui-ci rend un bel hommage à cette légion en montrant des images d’archives où le courage des garde-côtes a été donné en exemple comme lors des récentes inondations à La Nouvelle-Orléans.


CONTRE: Niveau -1 - Bravoure publicitaire


Voilà à quoi en est réduit le réalisateur de l'excellent "Le fugitif", nommé à l'Oscar du meilleur film en 1993: mettre en scène une publicité de deux heures pour l'armée américaine, côté secourisme et non bataille, ce dernier aspect étant moins en vogue actuellement aux USA (Irak oblige). Après une belle scène de bravoure, voici donc venu l'accident, traumatisme qui hantera notre héros tout au long du récit. Sa reconversion en éducateur rude "mais juste" (forcément!) se passera finalement plutôt bien, le scénario évacuant sa vie de famille aussi rapidement qu'on tire la chasse, et introduisant un "séduisant" (re-forcément!) aspirant voué à reproduire les erreurs de son futur mentor de prof...

Rien de bien nouveau dans tout cela. Et si l'on s'amuse de quelques réparties, ou de quelques méthodes d'entraînement (la survie en bassin glacé pour mieux intégrer la notion d'hypothermie), on attend tout de même cruellement un peu d'action. Et celle-ci arrive dans une troisième partie, aussi interminable que peu probable, où nos héros se retrouvent à sauver des gens, et sont obligés de faire face à l'inconnu... inconnu que le spectateur attentif saura vite deviner, pour peu qu'il ait vu "Cliffhanger" ou "Top Gun". On y croit pas, et c'est peu dire.

Olivier Bachelard

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