© 20th Century Fox France
Barbara est une enseignante proche de la retraite. Exerçant dans un collège de Londres, elle y traîne une certaine image de rigueur autant que de rigidité et passe son temps à observer ses collègues. Peu à peu elle s'intéresse à une nouvelle recrue, professeur d'art, avec laquelle elle va devenir amie...
Après une fantaisie en costumes ("Stage Beauty"), Richard Eyre donne cette fois-ci dans la chronique de moeurs. La force du film réside en l'absence du moindre jugement à l'égard des agissements des deux personnages principaux qui s'affrontent. Qu'il s'agisse du détournement de mineur perpétré par le personnage de Cate Blanchett et montré de manière assez crue, sordides scènes de sexe entre deux trains à l'appui ou des inclinaisons perverses, voire sexuées, de celui de Judi Dench, rien ne prête ici à moquerie facile. La subtilité du scénario, adapté d'un livre de Zoé Heller, ajoutée à une voix-off omniprésente, permettent une distanciation salvatrice vis à vis de cette relation à la fois calculée et empoisonnée.
La tension est amenée par vagues. D'autant qu'on est incapable de deviner quelle sera la prochaine action de l'une comme de l'autre. Ainsi, une simple montée d'escalier pour arriver sur un perron et frapper à une porte, prend des allures de préparatifs de guerre. D'autant que la musique de Philip Glass, en permanent filigrane, vient ponctuer la moindre montée d'adrénaline, ou la moindre accélération des coeurs. Le malsain règne. Et le mérite en revient principalement à Judi Dench, mémorable, qui d'un air renfrogné et d'un simple regard, vous ferait presque regretté d'être venu au monde. Son journal, ponctuation désespérée d'une vie faite d'ennui, nous est livré ici sous les yeux et ne saurait laisser personne sans effroi.
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