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Le père Marc, pour construire un hôpital pour enfants à Haïti, a besoin de fonds. Avec son groupe musical les Apôtres, il va organiser une tournée en France et tenter d’empocher les 50 000 € que promet le concours d’une station de radio. Mais leur guitariste leur fait faux bond. En croisant la route de Christophe, un guitariste looser, mis à la porte par ses parents, il décide de l’engager dans le groupe et de le faire passer pour un prêtre…
La comédie religieuse est en vogue et peut être considérée comme un genre à part dans notre cinéma hexagonal. Après le sympathique "Coexister" qui avait déjà comme scénario les pérégrinations d’un groupe de musique constitué d’hommes de culte, que pouvait apporter de neuf ce "Christ(off)" avec Michaël Youn en faux prêtre guitariste ?
Enchaînant les références bibliques ou artistiques sur Jésus-Christ (la parodie du tableau de la Cène), et multipliant les blagues sur l’Eglise et celles en dessous de la ceinture, le long-métrage ne parvient jamais à exceller dans aucune de ses tentatives. Et si par moments "Christ(off)" se veut être politiquement incorrect, l’écriture des blagues et leur timing ne sonnent juste que trop rarement.
Le scénario ne va pas au bout de certains fils narratifs, à l’image de celui impliquant le personnage joué par Joey Starr auquel Christophe doit de l’argent. Il en va de même pour la rivalité entre le groupe de musique et celui des enfants de chœur qui constituent leur adversaire pour le concours. Ces derniers manquent de présence à l’écran.
Michaël Youn a tendance à cabotiner un peu trop par moments, tout comme Jarry. Lucien-Jean Baptiste reste convaincant tandis que Bernard le Coq est plus en retrait dans son rôle de prêtre ayant fait vœu de silence (avec une ardoise lui servant de moyen de communication, ce qui donne quelques gags visuels faibles dans l’ensemble). Victoria Bedos, quant à elle, interprète le seul personnage féminin, mais l’évolution de sa relation avec deux membres du groupe, qui aurait pu être intéressante, est bâclée par le scénario. Du côté des seconds rôles, on peut noter un savoureux Simon Astier en moine agoraphobe et n’ayant jamais connu le monde extérieur depuis sa naissance. La petite apparition de Pascal le Grand frère est plutôt bien vue et assez inattendue.
"Christ(off)" aurait pu être une comédie subversive et drôle mais elle est gâchée par des personnages dans l’ensemble bâclés, un scénario globalement inabouti et des blagues qui tombent pour beaucoup à plat. Si on sourit par moments, c’est loin d’être assez pour une comédie de ce genre.
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