© Sophie Dulac Distribution
Alors que son fils vient de renverser un gamin de 14 ans, projeté à plus de 26 mètres et mort sur le coup, une mère décide de tout faire pour lui venir en aide, à sa manière à elle…
"Mère et fils" est un drame roumain, reparti du Festival de Berlin 2013 avec l'Ours d'or. Il s'agit sans conteste de l'un de ces films viscéraux, construits autour d'une injustice évidente, et profitant d'un cas de conscience pour montrer les facettes les plus sombres, et à la fois les plus humaines, de l'être humain. De par sa thématique (la volonté protectrice d'une mère), le film fait forcément penser au "Lola" de Brillante Mendoza, œuvre dans laquelle une grand-mère cherchait à éviter la prison à son fils assassin, remuant ciel et terre pour arriver à trouver un arrangement avec la famille du défunt.
À partir de ressorts semblables, Calin Peter Netzer dresse ici un portrait différent, loin de la bonté accablée de la grand-mère du Mendoza : celui d'une mère manipulatrice, qui semble agir surtout dans son propre intérêt. Il apporte ainsi une vision acerbe des milieux bourgeois de son pays, décrivant en filigrane l'influence de l'argent et la réalité d'une corruption qui n'a que peu de considération pour l'humain et la décence.
Un scénario habile, donc, tout comme la caméra du réalisateur, qui capte le moindre détail du visage de Luminita Gheorghiu, formidable actrice qui donne corps à cette femme dirigiste, se mêlant à la fois de la déposition de son fils, de la déclaration du seul témoin et des contacts avec la famille du défunt. Elle délivre un parfait numéro d'actrice, pour un portrait de mère qui contrôle sa famille à la manière d'une entreprise, se souciant de l'image renvoyée, et gérant la dépense plus que la véritable discussion. Et c'est au final dans son incapacité à comprendre le besoin de son fils de se couper d'elle, d'une certaine logique aussi inhumaine qu'irresponsable, que ce dur récit finit par toucher.
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