©Bac Films
Une jeune maghrébine se jette sur le capot de la voiture de Lindon et Frot, espérant échapper à ses agresseurs. Lindon verrouille alors les portières, préférant fermer les yeux. Se sentant coupable, Catherine Frot va chercher à retrouver la jeune femme. Elle la découvre, hospitalisée, et ayant perdu la mémoire…
Malgré l'aspect rebuttant de l'image numérique mal léchée, le nouveau film de Coline Serreau, frappe une nouvelle fois juste et fort. Toujours en phase avec la société, la réalisatrice traite cette fois-ci de la condition de la fille maghrébine, enfant d'immigré, ainsi que de l'individualisme grandissant. Vincent Lindon, aux apparences ordinaires et innocentes, cache un mari sans âme, indifférent à la vie des autres, et dans la lâcheté duquel bon nombre d'entre nous pourraient se reconnaître. Catherine Frot, toujours des plus dynamiques, joue le décalage de la bourgeoisie et de l'action spontanée et militante (comment assommer quelqu'un en restant guindée, ou suivre discrètement quelqu'un d'autre, avec des talons hauts…). De débuts façon polard, on passe à une comédie de mœurs, puis une fois la mémoire retrouvée, au drame social. Plusieurs souffles se conjuguent dans ce film, qui assène des vérités sur le soi-disant honneur de jeunes de banlieues, et sa disparition au simple contact de l'argent facile. Bon à dire et à savoir.
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