En 1936, les fermiers ont été exclus des accords sur les droits des travailleurs. En 1962, un immigré mexicain s'engage dans le syndicalisme pour que soient enfin reconnus les droits des travailleurs agricoles. Il a 8 enfants et s'appelle César Chávez...
Basé sur la vie de César Chávez, immigré mexicain qui créa en 1962 un mouvement visant à obtenir des droits pour les ouvriers agricoles, notamment les fameux « braceros », travailleurs saisonniers mexicains, le film est un biopic plutôt honnête, qui n'évite pas un aspect linéaire et illustratif, et qui vaut surtout pour l'interprétation sans faute de Michael Peña ("Collision", "American Bluff"), sobre jusqu'au bout.
Débutant une grève en 1965, dans les vignes californiennes, l'homme engendrera un mouvement d'ampleur qui mènera, au bout de 5 ans, à la signature d'un accord. Ce second long métrage de fiction signé Diego Luna (après "Abel"), s’attelle avant tout à décrire le génie tactique de l'individu, employant tous les moyens pour parvenir à son objectif, de l'enrôlement de volontaires dans des lieux publics, à l'incitation au boycott de certains vins, en passant par les classiques piquets de grève, une procession, ou encore la grève de la faim.
Décrivant avec minutie les affrontements avec une police et des propriétaires terriens en pleine collusion, le scénario aborde les différentes tentatives pour casser la grève, le besoin d'union, les menaces, les injonctions judiciaires (interdiction du mot « huelga »), les agressions diverses (même aux pesticides), et la ténacité de Chávez. Irréprochable quant à sa documentation, le scénario s'intéresse aussi en filigrane aux relations difficiles entre Chávez et son fils aîné, dont il n'a pas vraiment le temps de s'occuper, ceci avec plus de maladresse. Une œuvre avant tout intéressante pour replacer quelques dates dans l'histoire de l'évolution des droits des travailleurs américains, et pour rappeler le droit à la dignité des immigrés.
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