affiche film

© UFO Distribution

CASABLANCAS, L’HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES

(Casablancas, the man who loved women)


un documentaire de Hubert Woroniecki

avec : Cindy Crawford, Linda Evangelista, Naomi Campbell...

John Casablancas fut le crĂ©ateur de l’agence Elite dans les annĂ©es 70. Face Ă  de redoutables concurrents, il aura rĂ©ussi Ă  imposer sa marque en Ă©levant les mannequins au rang de stars planĂ©taires. Sa vie aura Ă©tĂ© riche, mouvementĂ©e, peuplĂ©e de glamour et de beautĂ© omniprĂ©sente. Peu avant sa mort en 2013, il s’était confiĂ© au rĂ©alisateur Hubert Woroniecki



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Photo film

Une vie superficielle pour un docu qui l’est encore plus !

Au risque de faire une petite entorse Ă  notre dĂ©ontologie journalistique, on peut trouver franchement Ă©trange le reproche qui semble agiter une partie de la sphĂšre critique Ă  propos de ce documentaire : Ă  quoi bon reprocher au film sa focalisation exclusive sur John Casablancas au dĂ©triment des femmes qui l’auront entourĂ© ? On pourra certes considĂ©rer qu’une telle option s’avĂšre des plus regrettables, surtout pour un film qui aurait pu rĂ©vĂ©ler l’envers du dĂ©cor de la cĂ©lĂšbre agence Elite, mais l’objectif de Woroniecki Ă©tait ici sans Ă©quivoque : interviewer Casablancas et le laisser raconter sa vie. Une vie que l’on imaginait blindĂ©e d’argent, de luxe et de jolies filles, avec tout ce que cela suppose de gloire, de dĂ©chĂ©ances, de strass, de paillettes et de scandales. LĂ -dessus, pas de souci Ă  se faire, on a tirĂ© la bonne carte et on n’aura aucune surprise Ă  voir toutes les cases se cocher les unes aprĂšs les autres. Mais si l’on attendait autre chose qu’un pĂąle montage d’informations glanĂ©es sur WikipĂ©dia, mieux vaut s’enfuir


N’y allons pas par quatre chemins : le documentaire auquel on assiste restera sans doute un cas d’école en matiĂšre d’insignifiance thĂ©matique et cinĂ©matographique. DĂ©jĂ  parce que la vie de Casablancas vire ici Ă  l’hagiographie plus ou moins indĂ©cente, surtout en raison de l’image d’un personnage aussi controversĂ©, volontiers dragueur, frimeur et entrepreneur, qui n’hĂ©site pas Ă  Ă©taler son obsession sexuelle pour les jolies filles (mĂȘme quand elles n’ont pas encore l’ñge lĂ©gal) et Ă  rabaisser ses mannequins au rang de « produits » qu’il est vital de formater pour mieux les lancer sur le marchĂ©. Ensuite parce que l’agence Elite – dont le logo est ouvertement phallique – s’impose comme une usine Ă  glamour qui utilise davantage les femmes comme des vecteurs de publicitĂ© que comme des personnalitĂ©s Ă  faire dĂ©couvrir. Enfin parce que ce montage basique, thĂ©matiquement creux, ne vise qu’à parcourir une existence superficielle sans jamais la mettre en perspective, n’aboutissant au final Ă  rien d’autre que le banal constat « J’ai eu des hauts et des bas dans ma vie, je ne regrette rien, et patati et patata... ». Tout ça pour ça ?

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