affiche film

© Colifilms Diffusion

CARTES POSTALES DE LENINGRAD

(Postales de Leningrado)


un film de Mariana Rondon

avec : Laureano Olivares, Greisy Mena, William Cifuente...

Caracas, pendant les années 60. Parce que Marcela est née le jour de la fête des mères, sa photo est publiée dans le journal. Or elle est le fruit d’une union entre deux membres du Front National de Libération Nationale, et passe donc son enfance à fuir avec sa mère, tandis que son père est en prison. Ce film délivre sa vision enfantine de la guérilla vénézuélienne, entre fantasmagorie enfantine et folie des adultes...


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Photo film

Récit mal timbré

Malgré un démarrage sur les chapeaux de roue, où le voix off pétillante de la narratrice (Marcela) vient titiller agréablement le spectateur, le film déçoit très vite. La mise en scène, bien que rythmée et inventive, s’essouffle face aux incohérences du scénario et, surtout, au déséquilibre de la narration. Notamment, on se demande pourquoi le récit bifurque immédiatement sur le quotidien de Teo, cousin de Marcela, et que celle-ci n’apparaît que très tard à l’image, laissant le spectateur perplexe pendant une bonne moitié du film. De plus, en voulant construire son film comme un puzzle que de nombreuses digressions chronologiques viennent tour à tour déstructurer puis recomposer, la réalisatrice se prend les pieds dans son propre récit. Trop de flash-backs tuent le flash-back, surtout lorsqu’ils ne reposent pas sur une mécanique narrative solide.

Un peu paumé, le spectateur se laissera tout de même distraire par quelques bonnes trouvailles visuelles, et appréciera la façon dont est traduit le regard enfantin de la narratrice. Il n’y a rien d’innovant, mais quelques références à un cinéma déjanté permettent de donner du rythme au film. Ainsi, la scène du hold-up dans un supermarché, filmée à la façon d’un Tarantino, fait office de récréation. Certains choix musicaux, par ailleurs, rehaussent efficacement certaines baisses d’intensité du film. Or il faut bien avouer que ce genre de digression n’apporte strictement rien au récit, et qu’il contribue même parfois à creuser davantage notre abîme de perplexité. La preuve qu’une forme soignée ne peuvent masquer à ce point-là des problèmes d’écriture et de montage.

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