© Diaphana Films
Le jeune Ernesto Guevara ( Gael Garcia Bernal ) laisse sa fiancée au pays, pour partir à la découverte de son continent, l'Amérique du Sud, en compagnie de son meilleur ami Alberto Granado ( Rodrigo de la Serna ). Leur périple à moto les mènera d'Argentine au Vénézuela, en passant par le Chili et le Pérou…
Walter Salles continue à étudier la misère quotidienne et le rapport que chaque individu, un tant soit peu privilégié, entretien avec elle. Dans Central do Brazil, une écrivain publique exploitait sans vergogne l'espoir des illettrés, jusqu'à ce qu'elle doive héberger un enfant des rues. Dans « Avril brisé », les grands propriétaires terriens tentaient d'anéantir leurs concurrents et voisins.
Jalonnant le parcours des deux jeunes hommes, issus de familles argentines aisées, de rencontres saisissantes, le réalisateur Franco – Brésilien tisse un portrait du continent Sud Américain, généreux et superbe. Rares sont les effets ou les symboles excessifs dans cette œuvre sensible où l'on ne perçoit que les prémices d'une conscience politique. L'équilibre savant entre amusants méfaits ou fourberies de jeunesse, et touchants regards sur l'état des pays ou des gens, est l'atout majeur de Carnets de voyage.
A tel point que durant le trajet, on s'extasie plus sur les étendues sauvages et glacées, que les rencontres frivoles ou les mésaventures de la pauvre moto, que l'on ne s'apitoie sur le sort des mineurs exploités, ou des lépreux exilés loin de leurs soignants. Du même coup, la fin du film, dont on taira la nature, constitue une belle et puissante claque. Carnets de voyage est donc un film d'une rare force, qui doit aussi beaucoup au naturel des deux interprètes principaux, le séduisant et réservé Ché, Gael Garcia Bernal, et l'extraverti et bonhomme Rodrigo de la Serna. A ne surtout pas manquer.
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