affiche film

©ideas4films

CAMERA KIDS

(Born into Brothels)


un documentaire de Ross Kauffman, Zana Briski…

Une photographe professionnelle film les enfants des prostitués de Calcutta, auquel elle enseigne la photographie comme un moyen de se sortir d’une situation fortement précaire…


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Photo film

Emotion inattendue

Autant vous prévenir tout de suite, Camera Kids n’est pas un documentaire comme les autres. D’une part car il adopte un point de vue très particulier. D’autre part car il développe une esthétique impressionnante pour un film tourné en vidéo. Certains seront donc déstabilisés par l’absence de détails sur les conditions de vie de ces gamins, appartenant à une caste parmi les plus basses, et sans aucune perspective d’avenir. Ces données transparaissent cependant peu à peu, au travers des scènes tournées dans les appartements, les cours ou les rues alentours. Elles se font jour également derrière les discours des parents ou grands parents, ayant besoin d’eux pour travailler, ou les entraînant sur leurs pas dès la puberté venue.

Dans Camera Kids, c’est une aventure humaine que l’on suit. Celle d’une femme qui, après avoir fait découvrir la photographie à ces enfants, tente de leur redonner un rêve d’avenir, un objectif, et va essayer de les sortir de leur milieu, pour qu’ils puissent avoir une éducation, et donc une chance. Si le point de vue est très occidental – on s’étonne d’ailleurs que les parents ne réagissent pas plus - , l’intention n’en apparaît pas moins louable, et ancrée dans des promesses de talent, que l’on décèle à la vision de certaines des photos prises par les enfants. Celles-ci, présentées souvent par enfant, en disent malheureusement plus sur la sensibilité du gosse, que sur l’Inde et la ville de Calcutta elle-même.

Superbes sont donc les photos, mais magnifiques sont aussi certaines images du documentaire. Car le choix de la vidéo (le seul possible vraisemblablement) donne dans certains mouvements, alliés à des apparitions soudaines de lumière, et aux couleurs chaudes des intérieurs ou de pièces particulières, des moments picturalement éblouissants. De là naît l’étonnement, qui caractérise en tous points de film, Oscar 2005 du meilleur documentaire, dont la conclusion, en demi teinte, touche forcément.

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