affiche film

© La Fabrique 2

CADAVRES A LA PELLE

(Burke and Hare)


un film de John Landis

avec : Simon Pegg, Andy Serkis, Isla Fisher, Jessica Hynes, Tom Wilkinson...

Burke et Hare, deux petits arnaqueurs d’Edinburgh, profitent d’une compétition de médecine créée par le roi pour monter un business lucratif : la vente de cadavres à une école de médecine. Mais pour se procurer ces cadavres, Burke et Hare n’ont qu’une seule solution : le meurtre...


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Photo film

Darwin of the dead

L’affiche de « Cadavres la pelle » à de quoi interpeller. John Landis, autrefois réalisateur culte des années 80 avec le fantastique « Le Loup garou de Londres », la comédie musicalo-déjantée « The Blues Brothers » et la fable sociale à mourir de rire « Un fauteuil pour deux », tournant une comédie noire avec la star comique anglaise la plus adulée du moment, à savoir Simon Pegg (« Shaun Of The Dead », « Hot Fuzz », « Star Trek »… excusez du peu) et celui que l’on considère comme le premier acteur de performance capture : Andy Serkis (Gollum et King Kong pour Peter Jackson, le capitaine Haddock pour Spielberg… re-excusez du peu !).

Avec cette histoire de deux tueurs empilant les cadavres pour le compte de la médecine anglaise, afin de gagner leur pain et d’accéder aux hautes sphères de la société, nous étions en droit d’attendre le grand retour de Landis ! Le pitch conjuguant parfaitement ce qui a fait le succès et la qualité de ses trois grands succès, à savoir de l’ « horreur » (même édulcorée), un duo détonant, de l’humour slapstick et une fable sociale. Mais le résultat est loin d’être celui attendu et nul besoin est de rejeter la faute à une sortie non appropriée après avoir été repoussée pendant plus d’une année.

John Landis renoue, certes, avec ce qui a fait son succès, mais sans retrouver sa superbe. La faute à un scripte ayant 15 ans de retard et à deux acteurs ne sachant pas vraiment où se situer et n’atteignant jamais le charisme que pouvaient avoir Dan Akroyd, John Belushi ou encore Eddie Murphy. Simon Pegg, que l’on sait bon acteur, assure un minimum syndical et demeure l’intérêt principal du film (qui s’est probablement plus vendu sur son nom que sur autre chose). Burke, son personnage, est un voyou au grand cœur. Il accumule l’argent des meurtres pour aider une jeune comédienne à monter une représentation de « MacBeth » après en être tombé amoureux. Hare, lui, est le plus vicieux des deux « bras cassés », mais n’est jamais bien méchant non plus. Le problème, c’est qu’autant Pegg a eu des rôles marquants (Shaun, Nicolas Angel…), et son aspect sympathique permet de croire à Burke et d’y adhérer, autant cela est différent pour Serkis. Impossible de lui accorder un minium de sympathie et d’oublier le personnage de Gollum (« Le Seigneur des anneaux » pour les deux du fond).

L’équilibre de tout bon film de duo (qui n’est pas forcément un buddy movie) se retrouve alors bancal. Le défaut principal revenant à une réalisation d’outre-tombe, ne faisant plus effet depuis des lustres. Cependant, le classicisme et la rigueur de Landis permettent au film de tenir en longueur, d’être assez rythmé et de fournir quelques idées intéressantes (la comparaison à « MacBeth » en jouant sur la dualité du bien et du mal de ses personnages, les scènes « gores » comiques…).

« Cadavres à la pelle » porte bien mal son titre français (« Burke and Hare » en VO), car même si l’équilibre du duo est bancal, il est impossible de deviner réellement, jusqu’au dénouement d’une enquête policière, combien de personnes les deux amis ont tuées. Tout l’intérêt du film repose donc sur ses gags (même vieillots) et sur son incroyable cheptel de second rôles : Isla Fisher (madame Sacha Baron Cohen), Tom Wilkinson (« The Full Monthy »), Bill Baily (« Hot Fuzz »), Jessica Hynes (qui accompagnait Simon Pegg dans la série « Spaced ») dans un rôle de tenancière excitée sexuellement par la mort et l’argent, Stephen Merchant (Réal de « The Office » UK). La cerise sur le gâteau revenant à Ray Harryhausen, au grand Christopher Lee et à toute la famille Gavras (Costa, Michèle et Romain) ! Il en est de même pour les guest de l’univers diégétique, nos héros croisant les chemins de Nicéphore Niepse et autre Charles Darwin.

Restant un spectacle agréable et drôle, malgré ses « défauts » dûs à un manque de fraîcheur, « Cadavres à la pelle » reste une petite comédie sympathique, loin des productions actuelles, mais rappelant une certaine époque révolue.

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