© Haut et Court
Fabrizio, cinéaste sans emploi, décide, avec l'énergie du désespoir, de tourner un nouveau film, fauché, sauvage, inspiré de son quotidien et de l'expérience de ses proches. Toutefois, son désir de mêler réalité et fiction ne manquera pas de déstabiliser son entourage...
Aléas de la programmation obliges, le 1er film du belge Joachim Lafosse sort près d'un an après son second Nue Propriété. L'occasion d'observer les premiers pas derrière la caméra du cinéaste. Sur le mode du film dans le film, il nous montre en DV et avec une légèreté de ton appréciable le tournage d'un premier long, avec Fabrizio comme alter égo de Lafosse à l'écran.
La mise en abyme recèle autant de qualités que de défauts : si les turpitudes d'un tournage prennent ici corps de façon amusante, l'économie de moyen n'empêche pas une certaine vanité formelle. Le film raconte un tournage qui pourrait être le tournage du film lui-même, le film de Fabrizio/Joachim mêlant réalité et fiction avec toutes les perturbations que cela peut causer.
Au final, difficile de dénouer le vrai du faux, l'intime du simulacre, encore plus difficile de s'enthousiasmer pour une forme précaire qui sied à l'idée du tournage fauché, moins à celle de l'ambition artistique. D'autant que le métrage est écrasé par l'ombre omniprésente de Huit et Demi, La nuit Américaine ou du fendard Ca tourne à Manhattan de Tom Di Cillo. Sympathique mais déjà vu.
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