affiche film

© Stray Dogs Distribution

C’EST QUI CETTE FILLE ?

(Thirst Street)


un film de Nathan Silver

avec : Lindsay Burdge, Damien Bonnard, Esther Garrel, Lola Bessis, Alice de Lencquesaing, Jacques Nolot, Françoise Lebrun...

Gina est une hĂŽtesse de l’air amĂ©ricaine. AprĂšs le suicide de son petit ami, elle se fait draguer lors d’une escale par un barman parisien et finit la nuit avec lui. PersuadĂ©e qu’il s’agit lĂ  du dĂ©but d’une histoire, elle s’incruste dans sa vie...


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Photo film

Une certaine recherche d’ambiance, pas trĂšs rĂ©ussie

PrĂ©sentĂ© comme « l’(anti)-comĂ©die romantique de l'Ă©té », "C’est qui cette fille" semble en permanence Ă  la recherche d’une tonalitĂ© et d’une esthĂ©tique originales. PassĂ©e par Venise (JournĂ©es des auteurs), Tribeca, mais aussi Sitges, cette Ɠuvre pour le moins Ă  part, paraĂźt cependant en permanence dans l’exagĂ©ration, malgrĂ© des interprĂštes impliquĂ©s, qui semblent du coup un peu perdus dans cet univers plus proche du cauchemar intime que de la bluette sympatique.

Si l’on veut bien croire au fait que, perturbĂ©e par le suicide de son grand amour, Gina passe son temps Ă  lire son horoscope, et suite Ă  une sĂ©ance de voyance dĂ©cide de rester Ă  Paris, on reste un peu perplexe face Ă  ses agissements, proches d’un inconscient harcĂšlement. L’identification fonctionne donc difficilement avec cette protagoniste oscillant de plus entre naĂŻvetĂ© et calcul monomaniaque. C’est du coup le personnage de JĂ©rĂŽme, le barman, qui fascine, grĂące au jeu excellent de Damien Bonnard ("Rester vertical", et bientĂŽt dans l’excellent "En libertĂ©"), qui casse joyeusement le mythe du « french lover », ici Ă  la fois vulgaire, bourrĂ©, ventru et mal fagotĂ©.

Jacques Nolot vient notamment complĂ©ter le casting, parfait dans son rĂŽle de patron de boĂźte, Ă  la fois nerveux et intĂ©ressĂ©. Malheureusement, l’esthĂ©tique du film agace rapidement, mĂȘme si l’on en comprend vite les rouages. L’aspect ouatĂ© (comme dans un rĂȘve ou un monde idyllique), l’utilisation Ă  outrance d’ambiances colorĂ©es (un orange venant de la rue, une chambre bleu-rose, une boĂźte de nuit rouge et verte
) sont un peu trop prĂ©gnants. Son monde tout rose Ă  elle, qui finira par voler en Ă©clats face Ă  une rĂ©alitĂ© bien cruelle, aurait peut-ĂȘtre suffi comme un moment ponctuel, Ă  l’image du rĂȘve façon comĂ©die musicale. Et mĂȘme si on n’adhĂšre pas ici Ă  la forme, on reste intriguĂ© par ce que Nathan Silver ("Uncertain terms", dĂ©couvert Ă  Deauville en 2014) pourrait nous proposer Ă  l’avenir.

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