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Coralie est une jeune rappeuse suisse de vingt-deux ans qui débarque à Paris. Après avoir trouvé logement chez une retraitée en Seine-Saint-Denis, elle rejoint une association aidant les jeunes à écrire, rapper et se produire. C’est lors d’une soirée open-mic organisée par l’association que Coralie, rappant sous le pseudonyme de Brooklyn, va se retrouver sur scène et impressionner l’audience grâce à ses textes et son énergie...
Chétive et discrète, Coralie ne paie pas de mine à première vue. Lorsqu’elle monte sur scène, pour la première fois en France, dans ce petit café parisien, elle n’est pas rassurée. Il faut dire que sa précédente expérience en Suisse, dans son pays natal, s’est soldée par un échec à cause d'un public masculin peu encourageant. Pourtant, dans cet espace préservé et chaleureux, et même si elle scande difficilement ses premiers vers, une étincelle se produit. Le temps de son couplet, la jeune femme craintive laisse place à Brooklyn, la pirate voguant sur son navire nommé La Banlieue et capitaine de l’équipage à la dérive. Ses rimes impressionnent et attirent l’attention d’Issa, un jeune rappeur en pleine ascension.
La rappeuse KT Gorique, lauréate du titre de championne du monde du concours d’impro rappée End of the Week en 2012, et interprétant le rôle de Coralie, est un excellent choix de la part du jeune réalisateur Pascal Tessaud. Toute en retenue, elle revêt les traits d’une jeune femme réservée, préservant son intimité, posant ses pensées dans son précieux cahier à paroles. Dès qu’elle commence à rapper, elle passe d’une expression quasi candide à une énergie vivace et puissante qui ne demande qu’à sortir. L’association et Yazid (Jalil Naciri) l’aident à gagner en assurance. Son rap est tout pour elle, même si les petits larcins qu’elle commet avec un gars de la banlieue pour arrondir ses fins de mois l’en écartent parfois.
Avec de très petits moyens (le film a été tourné en mode « guérilla » : sans autorisation), Pascal Tessaud sort un premier long métrage soigné sur un sujet peu vu sur grand écran. A aucun instant, la contrainte budgétaire n’est ressenti ou visible. Habilement, le réalisateur ne tombe dans aucun écueil du genre et livre une œuvre attachante sur l’engagement associatif, le besoin d’écrire et de s’en sortir. Loin des clichés sur le hip-hop, "Brooklyn" offre une gorgée de fraîcheur à un milieu qui est criblé par les idées reçues et l’agitation médiatique. Un film qui fait du bien.
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