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6h30 du matin, les premiers clients arrivent au café brasserie « Les hirondelles ». Tout au long de la journée, les brèves de comptoirs vont s’enchaîner autour d’un va et vient continuel, jusqu’à l’heure de la dernière tournée...
Il y a des soirées où on ne connaît pas grand monde, alors pour se donner une contenance, on dit quelques banalités pour entamer la discussion. On essaye un bon mot, qui souvent tombe à plat et puis les verres s’enchaînent et finalement les réflexions se font plus profondes, les anecdotes plus intimes et drôles, si bien qu’à la fin de la soirée, on rit comme des bécasses à la moindre bêtise.
C’est exactement ce processus bon enfant que suit « Brèves de comptoir ». La première partie est plutôt fastidieuse, les brèves se succèdent, linéaires autour d’un comptoir où chaque profession vient se donner du courage autour d’un verre avant d’attaquer la journée. On y parle politique, racisme, homosexualité, sans réelle spiritualité et les calembours vont bon train sans pour autant faire mouche. Puis, petit à petit l’ivresse nous gagne, les tableaux se font plus poétiques et les railleries plus cyniques. Enfin, Yolande Moreau et Valérie Mairesse en viennent à parler cul avec leur gouaille inébranlable et nous voilà définitivement conquis. La dernière demie heure est alors jubilatoire et on enchaîne les tournées le sourire aux lèvres.
L’exercice de style était périlleux, mais « Brèves de comptoir » s’en sort finalement avec les honneurs grâce à d’époustouflants numéros d’acteurs. Qu’ils aient fait leur armes au « Petit théâtre de Bouvard », dans « Palace », chez « Les Deschiens » ou bien encore à la Comédie Française, chacun excelle tour à tour dans un impressionnant jeu de ricochets verbaux orchestré d’une main de maître par Jean-Michel Ribes, véritable expert en la matière. Une troupe qui a de la bouteille, pour un film de bon cru… suffit juste de le chambrer un peu avant de le déguster.
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