Dans un champ, un homme en costume attend un hélicoptère. Il s'appelle Boris. Il s'agit d'un homme d'affaires ayant toujours tout réussi dans sa vie, et dont la femme, Ministre, est tombée soudain malade, la forçant à se retirer...
Le québécois Denis Côté, remarqué en compétition à Berlin en 2013 avec "Vic + Flo ont vu un ours", est reparti du Festival de Berlin 2016 les mains vides. Son personnage principal, un homme d'affaire ayant toujours réussi et à la fois arrogant, égoïste et fuyant. Monopolisant la parole, en permanence sur la défensive, montrant globalement bien peu de respect pour les autres et en particulier pour les femmes, il se retrouve déstabilisé, car tout à coup questionné sur son propre comportement.
Au travers des interrogations et états d'âme de ceux qu'il peut croiser et rendre quasi systématiquement malheureux (sa fille, sa maîtresse, la garde malade, le Premier Ministre...), c'est le cas d'un homme sans attaches ni limites, habitué au succès et en ayant fait sa forteresse, que le scénariste tente de disséquer avec une cynique fantaisie. Mais cette étude d'un cas de conscience proche de l'exercice de psychanalyse s'avère très vite aussi âpre que son anti-héros et supporte malheureusement difficilement les délires mystiques et autres colères qui ponctuent le récit.
Si elle intrigue un moment, cette nouvelle “bizarrerie” signée Denis Côté, puisant à la fois dans le mythe de Tantale (roi qui mangeait à la table des Dieux et puni de soif et faim pour en avoir voulu toujours plus), dans les rouages du sentiment de culpabilité et dans la symbolique d'un occident repus de sa propre évolution, ne parvient ni à passionner ni à provoquer l'empathie attendue. Dommage.
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