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Au Congo, environ un millier de bonobos vitencore à l’état sauvage dans les forêts boisées. Malheureusement, en même temps que leur territoire diminue, dû à la déforestation et la construction de villages, les braconniers continuent de les traquer pour les revendre en tant qu’animal de compagnie. Depuis plus de 20 ans, grâce à sa réserve naturelle nommée « Lola ya bonobo », Claudine André a recueilli une centaine de ces animaux mal traités et veille à leur bien être. Histoire des bonobos vus au travers des yeux de Beni, un jeune bonobo arraché à sa mère alors qu’il n’avait que quelques mois…
Tout commence par l’observation de ces singes bonobos dans la forêt tropicale congolaise. Ce cousin du chimpanzé est un singe malicieux, joueur, qui aime se balader de branches en branches, et dont la gestion des conflits par de gros câlins fait tendrement sourire, et les mimiques ne sont pas sans rappeler l’espèce humaine.
Destiné à un jeune public, la narration suit une trame très pédagogique, à travers la vie d’un petit singe, Beni. Kidnappé, puis revendu sur un marché à des gens peu scrupuleux, il sera sauvé des griffes de ses nouveaux propriétaires, puis accueilli dans le centre de Claudine André, « Lola ya bonobo », où il sera « nursé » jusqu’à l’âge adulte.
On découvre à travers lui une espèce très attendrissante, aux expressions de petit d’homme (cf. Mowgli dans « Le livre de la jungle »), face auxquelles il est impossible de ne pas s’émouvoir (notamment quand ils se jettent dans les bras d’un de leurs soigneurs).
La voix-off prêtée à ce petit bonobo semble être utilisée pour combler un éventuel vide, et pourra agacer les plus grands. Ceci parce que d’autres documentaires animaliers ont pris le parti, comme « La marche de l’empereur » de Luc Jacquet, de laisser la place à la contemplation des animaux et des paysages, le tout sur un fond musical aussi discret que gracieux, comme les mélodies envoûtante d’Emilie Simon. On pourrait aussi reprocher au film la reconstitution maladroite des premières minutes simulant le kidnapping de Beni… Néanmoins, toutes ces maladresses se font oublier au fur et à mesure du récit, tant ces cousins de l’homme fascinent.
A ne pas confondre avec le parcours de Diann Fossey (retracé dans « Gorilles dans la brume »), ce documentaire a le mérite de mettre en lumière le travail de Claudine André et son équipe, et d’attirer l’attention sur une énième catastrophe écologique ainsi que sur la fragilité d’une espèce de mammifères peu connue, ceci à travers la jolie histoire d’un petit bonobo, dont le regard plein de tendresse saura tirer les larmes de tout ceux qui auront le courage de plonger leurs yeux dans les siens.
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