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En juin 1940, une star de cinéma (Adjani) demande à un ami de longue date (Dérangère), de l'aider à se débarrasser du corps encombrant d'un ancien petit ami, devenu trop collant. Au début de la guerre elle se réfugie chez un ministre (Depardieu), avec lequel elle partira à Bordeaux, où se retrouve toute la bourgeoisie française…
Le nouveau film de Jean Paul Rappeneau, absent des écrans depuis 'Le Hussard sur le Toit' ne manque pas, lui non plus, de souffle. Se déroulant principalement dans un grand hôtel bordelais, sous l'occupation, l'intrigue relève plus du vaudeville que de la comédie d'action. Virtuose dans les scènes aux multiples intervenants, Rappeneau nous donne à frémir, à rire et à déplorer, notamment lors d'une scène de repas dans le restaurant de l'hôtel, où les quiproquos et situations biaisées se succèdent sous l'œil d'une caméra virevoltante.
Mais son casting est pour beaucoup dans la réussite de cette histoire aussi improbable que les temps étaient instables. Adjani semble prendre un vrai plaisir à sur-jouer les sautes d'humeurs de cette actrice paranoïaque, indépendante et fortement manipulatrice. Depardieu est à son meilleur depuis des années, à la fois rustre et doux. Virginie Ledoyen est enfin crédible, en assistante d'un professeur visionnaire. Elle donne la réplique à un Yvan Attal dont la simplicité reste déconcertante, comme la vérité, la douceur et la tenue d'un nouveau venu, véritable découverte du film : Grégori Dérangère.
Choisissant de ne pas ignorer le contexte social et historique, Rappeneau en fait un terreau indispensable, nourrissant chacune de ses intrigues, amoureuses, policière ou scientifique. La reconstitution, qui n'est pas en elle-même l'essence du film, permet le contraste inquiétant avec les personnages du films, préoccupés par leurs petits destins ou leurs affaires de cœur, et rappelle un fait essentiel : la France aussi, a connu l'exile.
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