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Récemment licencié de son poste dans une station-service, Juan se retrouve chômeur à 52 ans. En Argentine il est difficile de trouver du travail, et il en vient donc à arpenter la ville avec sa fourgonnette pour vendre les manches de couteau qu’il sculpte. Un jour, il dépanne une jeune femme sur la route qui le remercie en lui offrant un chien de race…
En sortant de la salle je ne savais pas trop quoi penser de ce long-métrage façon « tranches de vie ». Le commentaire d’une dame m’interpella : « J’attendais toujours que l’histoire commence, et puis ça a jamais commencé en fait ». C’est exactement ce qui nous tient tout au long du film. Nous sommes constamment en alerte, en attente d’un événement qui chamboulera la vie du vieil homme. Cette sensation particulière que tout peut arriver à n’importe quel moment est bien rendue dans ce récit touchant où Juan nous émeut particulièrement par de simples regards.
On en dira que c’est une histoire mignonne, qu’on a passé un bon moment mais que ça n’avait pas grand intérêt. Je pense au contraire qu’un film qui nous met en position d’écoute et d’attente est digne d’attention. Il n’est pas question de savoir ici ce qui va arriver à Juan avec son chien, mais de sentir ses émotions venir jusqu’à nous à travers l’écran et des plans qui restent toujours près de l’homme. Les mouvements de caméra et les cadrages rendent justice au jeu d’acteur de Juan formidablement soutenu tout au long du film. Il crève l’écran dans le rôle du petit bonhomme serviable aux airs incrédules. C’est un vrai bonheur quand s’ajoute le personnage de Bombon, brave chien qui tient un rôle brillant à lui seul.
Ce film n’a rien de révolutionnaire, et s’il tient un discours sur la précarité argentine, il sait nous instruire calmement sans nous abasourdir. Comme une friandise c’est un instant délicieux qui restera éphémère.
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