affiche film

© Mk2 Distribution

BLANC COMME NEIGE


un film de Christophe Blanc

avec : François Cluzet, Louise Bourgoin, Olivier Gourmet, Jonathan Zaccaï, Pertti Koivula, Bouli Lanners…

Maxime, gérant d’une concession de luxe, mène une vie confortable que ses deux frères lui envient. Son affaire est florissante et, à ce titre, Simon, son associé, et lui sont conviés à une réception à laquelle ils reçoivent tous deux un prix récompensant leur succès. C’est lors de cette cérémonie que Simon se fait menacer par d’étranges types. Quelques jours plus tard, Maxime apprend la mort brutale de son associé, dans un accident de voiture...


0
Photo film

Devrait plutôt être noir comme un bon polar…

Véritable vitrine à grosses berlines cylindrées, le nouveau film de Christophe Blanc semble avoir été financé BMW, Mazzerati et consort. Dans ce polar, Max, l’homme d’affaire à qui tout réussit, se voit embarqué dans une escroquerie héritée de son associé, qui n’a rien trouvé de mieux à faire que de vendre des voitures défectueuses à de gros mafieux du Nord.

Si le début du film est plutôt prometteur, grâce à un décor bien planté qui présente des situations de manière efficace et sans détour, le film devient complètement bancal dès que les choses se gâtent pour Max. En fait, à mesure que les protagonistes s’enfoncent dans une spirale de violence inévitable, le film bascule un peu plus dans les tréfonds du ridicule. Christophe Blanc plombe les événements dramatiques à grands coups d’envolées lyriques musicales totalement cliché que plus aucun metteur en scène n’oserait utiliser. La réalisation est aussi plate que de l’eau de source et c’est l’atmosphère, chose essentielle dans un polar, qui en pâtit en premier.

Vient ensuite le jeu des acteurs. François Cluzet, plutôt convaincant au début film, devient de moins en moins crédible au fur et à mesure que Max se retrouve dépassé par les événements. Au final, Cluzet patauge. La faute à une écriture trop bancale qui abuse d’ellipses de séquences essentielles (en particulier vers la fin). Louise Bourgouin, qui interprète la femme de Max, ne parvient même pas à être convaincante nue dans une piscine... Et ce n’est pas sa minable confrontation avec le mafieux dans la cellule qui me contredira. Elle sert tout juste de potiche au personnage de François Cluzet, histoire de signifier que Max a les moyens de se marier avec une femme de vingt ans de moins que lui. Quant aux mafieux, c’est le stéréotype complet. Seuls Olivier Gourmet, en frangin qui prend les taureaux par les cornes, et un Jonathan Zaccaï sous-employé en petit frère indécis, parviennent à ne pas trop souffrir des lacunes d’écriture et de mise en scène du film.

Pourtant, quelques brillantes mais rares séquences ponctuent « Blanc comme neige », comme celle du carambolage (même si rester dans une voiture arrêtée au beau milieu d’une nationale n’est pas très malin...). Elles sont malheureusement trop éparpillées pour sauver ce polar raté.


2ème avis - Original


Quand on parle de « Blanc comme neige », le dernier long métrage de Christophe Blanc, le meilleur moyen est de faire abstraction de nos a priori sur les thrillers français. On découvre alors un film de genre qui nous tient en haleine pendant 1h35, dégageant alors une étonnante originalité notamment dans le scénario et la forme. En effet, Christophe Blanc structure son long métrage en trois actes dans lesquels il mêle deux situations qui vont se rejoindre peu à peu au fil de son film.

Tout d'abord on retrouve cette ambiance noire et cauchemardesque typique d'un thriller. Le personnage principal, Maxime (François Cluzet), connaît une excellente situation, vendeur de voiture de luxe, il a une femme magnifique (Louise Bourgoin), une villa avec piscine, et jusque là tout va bien. Mais la mort de son associé Simon (Bouli Lanners) va lui valoir une descente aux enfers effroyables très bien mise en exergue par la mise en scène. La qualité des plans et du montage met en valeur les scènes de fusillades et de courses poursuites de manière fidèle aux films du genre.

On apprécie alors les relatives innovations de la part du réalisateur. D'une part, le côté bras-cassé des gangsters, à la manière de films comme « Tirez sur le pianiste » ou « J'ai toujours rêvé d'être un gangster ». D'autre part, la façon dont est ménagé le suspens. La première image du film est d'ailleurs celle du héros, une balle dans le ventre, perdu au milieu d'un désert de glace, accompagné du bruit du vent, alors que le spectateur le retrouve en pleine forme, au plan suivant, dans sa luxueuse maison avec un fond de musique latino. Christophe Blanc veut faire sentir au spectateur la descente aux enfers que va connaître son personnage principal, il dit alors lui faire connaître plusieurs actes dans sa chute libre.

Le deuxième élément qui ressort, rapproche le film d'œuvres plus crépusculaires, comme « La nuit nous appartient ». « Blanc comme neige » concerne les relations humaines entre trois frères scindés en deux camps. Maxime, concessionnaire d'automobiles de luxe forme le camp de l'argent, du matérialisme. En face, Grégoire (Olivier Gourmet) tient un chenil dans une maison à la campagne. Il se débrouille avec Abel (Jonathan Zaccaï), le plus jeune, pour subsister par la débrouille et les petits projets. Pour résoudre ses problèmes Maxime va devoir évoluer psychologiquement et mettre de côté son rapport à l'argent. Les symboles de son matérialisme exubérant s'estompent peu à peu tout au long du film. Ce côté humain n'est pas à observer comme un aspect secondaire du film, car au contraire, de ces relations fraternelles va découler toute l'histoire. Néanmoins et malheureusement, le côté humain et naturel, peu présent en général dans les thrillers, et qui devait se dégager, est quelque peu contrebalancé par un sur-jeu des acteurs.

Pierre Lesage et Maxime Grimbert

Lycée Saint Exupéry

Donnez votre avis (0)

Partager cet article sur Facebook Twitter