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BLAIR WITCH


un film de Adam Wingard

avec : James Allen, Callie Hernandez, Wes Robinson, Valorie Curry, Corbin Reid, Brandon Scott...

Vingt-deux ans après la disparition de sa sur Heather, James est toujours décidé à élucider le mystère de la forêt de Black Hills dans le Maryland, et se décide un jour à s’aventurer dans les bois avec un groupe d’amis et du matériel vidéo sophistiqué. Mais dès la première nuit, il devine que la légende de Blair Witch est bien réelle. Le cauchemar commence…


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Photo film

Promenons-nous dans les bois… ou pas !

Ah ça pour une surprise, l’équipe du film nous en a offert une belle lors du Comic-Con 2016. Alors que tout le monde s’attendait à découvrir la bande-annonce d’un film d’horreur intitulé "The Woods" et réalisé par Adam Wingard ("You’re next"), voilà que les mots Blair Witch surgissaient de l’écran, rendant ainsi bien vivant un projet que l’on croyait mort et enterré depuis presque seize ans (soit depuis le semi-échec au box-office de "Blair Witch 2"). Quelques secondes de jouissance pure hélas vite suivies par une inquiétude croissante : qu’est-ce que la mythologie élaborée par Daniel Myrick et Eduardo Sanchez dans "Le projet Blair Witch" en 1999 allait pouvoir révéler de bien nouveau pour justifier une telle mise en chantier ? D’autant que la suite du film – aussi ratée soit-elle – avait judicieusement opté pour un concept de mise en abyme, générant ainsi un trouble intéressant sur la véracité vaporeuse des images et rendant ainsi caduque toute possibilité de continuer l’histoire originelle (en gros, la disparition inexpliquée de trois étudiants en cinéma dans une forêt soi-disant hantée).

Visiblement, Adam Wingard n’a pas souhaité tenir compte de ce problème n°1 et s’est donc limité à prolonger l’univers par une redite quasi intégrale du concept du premier film, allant même jusqu’à laisser penser que le scénariste a moins fait chauffé ses neurones que la photocopieuse. Tout y est : une ouverture informative, la préparation du matériel vidéo, l’inquiétude croissante dans la forêt, des bruits bizarres dans la nuit, la trouille qui monte, des fétiches vaudous suspendus au-dessus des tentes, des disparitions inquiétantes, sans oublier le fameux climax dans la maison de Rustin Parr. La nouveauté se limite dans le fait d’avoir tout modernisé (l’image numérique est sensiblement plus nette mais crée des plans bien plus courts et hachés), de faire passer l’envol d’un drone vidéo pour une idée de mise en scène (euh…) et, plus gênant encore, d’en faire dix fois trop dans les péripéties jusqu’à finir par souiller la mythologie d’origine. Passe encore que l’on ait besoin de multiplier le nombre de babioles en bois qui sont suspendues au-dessus des tentes (c’est bien là le seul plan vraiment flippant du film) ou que les bruits bizarres dans la nuit se résument désormais à des plans lourds qui font trembler le sol (à se demander si King Kong n’aurait pas élu domicile dans cette forêt !), mais que Wingard aille jusqu’à donner forme à des apparitions numériques dans des plans hyper-cut, sonne comme une aberration.

La sensation qui se dégage de ce nouveau "Blair Witch" sonne moins comme celle d’une redite que comme celle du travail d’un sacré opportuniste qui emprunte un sentier de forêt protégé, le pollue de toutes parts par des éléments qui n’ont rien à y faire et le quitte soudainement en prétendant s’inscrire dans la lignée de ceux qui l’ont charpenté. La plus grosse gaffe de ce film réside dans le fait que l’image rend le mystère moins feutré qu’avant (difficile, ici, de nier l’existence de la sorcière), même si la réalité des choses demeure obscure. Là où le tandem Myrick/Sanchez ne montrait rien et chuchotait tout, Wingard joue donc les charognards vis-à-vis d’une mythologie qu’il traite comme un found-footage de troisième catégorie (du genre "Ouija" ou "Paranormal activity"), ne comptant ici que sur un design sonore totalement hors-sujet, des jump-scares aussi exaspérants que les acteurs et des ficelles dramatiques plus éculées tu meurs. Tout ce que l’on peut tirer de ce projet ni fait ni à faire consiste à considérer que "Le projet Blair Witch" se suffisait à lui-même.

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LA BANDE ANNONCE