Après plus de vingt années de service dans l’armée, David décide de prendre sa retraite pour se lancer dans la vente à domicile. Mais c'est au même moment que sa femme et ses deux enfants choisissent de déraper, chaque membre de la famille se retrouvant rapidement dans une situation dangereuse…
Le nouveau film d’Eran Kolirin (dont on avait beaucoup aimé "La Visite de la fanfare") débute comme une pure comédie. David, un ancien militaire décidé à se reconvertir dans la vente à domicile, se retrouve à l’un de ces fameux séminaires sur l’épanouissement personnel et la réussite professionnelle. Voir cet ancien soldat égaré dans ce microcosme de bons sentiments et de maximes galvanisantes a quelque chose de profondément risible, le réalisateur jouant parfaitement de l’ironie de la situation. Mais progressivement, le métrage s’éloigne du vaudeville pour aller flirter avec le drame familial. David tue un homme par inadvertance, sa femme commet le péché de chair avec l’un de ses élèves, son fils se lance dans une vendetta tandis que sa fille s’amourache de personnes peu recommandables.
Avec son univers onirique et son ton poétique, "Beyond the mountains and hills" est une fable douce-amère qui dresse subtilement le portrait d’êtres enfermés dans une société codifiée où l’on ne doit pas s’écarter de la case qui nous est promise. Sauf que le réalisateur semble étrangement condamner ses protagonistes, car si aucun n’est poursuivi judiciairement, le moralisme de la dernière partie apparaît comme surprenant, comme si le cinéaste voulait nous dire qu’on ne doit pas s’écarter des sentiers battus, que « le jeu n’en vaut pas la chandelle ». Érigeant la famille en institution protectrice, le film abandonne trop sa dimension humoristique au fur et à mesure des minutes pour une philosophie caricaturale. Dommage car le potentiel comique des personnages et des situations rendait possible une œuvre et un message bien plus forts.
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