© Memento Films
Tess, jeune anglaise, décède d'une overdose. Est-ce que tomber amoureuse pouvait changer quelque chose ? Son petit ami, Rob, se réfugie lui même dans la drogue. Un viel homme à l'hôpital manque à sa femme, restée à la maison. Une jeune fille, agoraphobe, doit passer un entretien, tout en prenant soin de sa grand mère...
La campagne anglaise. Une overdose. Une jeunesse désoeuvrée. Des personnages errants au regard fantômatique. La première partie de Better Things, tout en "plans séparés", nous introduit dans l’univers de la drogue où les adolescents ont perdu tout repère. Il est à ce moment difficile de comprendre les liens entre les protagonistes du fait d'une narration volontairement éclatée. Cette construction ainsi que l’atmosphère oppressante que créent le champ sonore et les gros plans multipliés parviennent à transmettre au spectateur l’état de léthargie permanente de ces jeunes perdus dans l’ennui.
Malheureusement, l’ennui nous gagne aussi. Contrairement à nos attentes, le rythme s’appesantit jusqu’à un point de non retour : le risque d’endormissement. On déplore en effet le choix du réalisateur de nous plonger dans cet état amorphe plutôt que dans l’emballement frénétique et maîtrisé provoqué par la drogue, qui nous aurait tenu éveillés. On pense notamment au film « Requiem for a Dream », marquant par son caractère psychotique et le mal-être omniprésent.
Bien que Duane Hopkins donne une grande importance aux sens (regards, respiration, sons du quotidien, gestes), on a une vision générale négative de cette jeunesse anglaise. Son intention de montrer que ces jeunes gens s’attachent à des détails infimes de leur existence vide, ne transmet pas le message d’espoir escompté. Le seul élément optimiste voulu salvateur réside dans l’Amour qui permet à certains personnages de s’en sortir, en se refusant aux plaisirs solitaires, dont la drogue et le sexe égoïste. Finalement, "nothing", premier mot du film, reflète avec exactitude la narration cyclique sans progression constructive.
Camille ROLLAND, Auxence MOULIN, Margaux JANIN
Lycée Saint Exupéry, Lyon
2ème avis - Excès de plans fixes
« Better things » démarre de manière glacée, avec une série de plans fixe passant de paysages anglais verdoyants et tourmentés, à l'intérieur basique d'une jeune femme, décédée d'une overdose. Séduit par une certaine âpreté, le spectateur se laisse dans un premier temps toucher par les portraits croisés qui s'engagent alors entre le petit amie de la morte, un couple de personnes âgées séparés par la maladie, et une jeune femme agoraphobe. Mais si la poésie, liée par exemple au parallélisme entre les mouvements de la vieille dame dans son lit, et ceux de son mari, couché à l'hôpital, touche au coeur en mettant en évidence le vide de leur relation, l'accumulation des séquences pessimistes finissent par avoir raison du propos.
Ainsi, les nombreux plans fixes, silencieux, parfois entrecoupés par de brusques lumières éblouissantes, ou accès soudain de bruit, marquant notamment les scènes de shoot, ne sont pas des plus heureux, perdant peu à peu le spectateur. Manque de communication, peur du monde extérieur, sont certes des thèmes potentiellement intéressants, mais on a bien du mal à trouver là une quelconque cohérence dans ces errances individuelle. Et si on apprécie l'esthétique, cela ne suffit pas à convaincre.
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