© Shellac distribution
Polichinelle se voit confier un jeune buffle qui a la faculté de parler et qu’il doit éloigner de la propriété où il est né. Ils entreprennent alors, ensemble, un long voyage à travers l’Italie…
Conçu au départ comme le récit d'un voyage itinérant de l’Italie du sud vers le nord, le film de Pietro Marcello s’est transformé en quête spirituelle. S’étant penché sur le devenir d’un gardien de palais décédé pendant le tournage, son film "Bella e perduta" ("Belle et perdue") – pour décrire son pays –, ne tourne finalement plus qu’autour de cet homme qui devient une sorte de trait d’union entre réalité et onirisme. Tommaso Cestrone, une célébrité locale, a longtemps gardé un palais près de Naples, que la Camorra a transformé en bastion délabré. La volonté de cet homme de tenir son rôle jusqu’à son dernier souffle a ému le réalisateur, qui lui a dédié son film voyant en lui une image de l’Italie d’aujourd’hui : certainement une poignée d’hommes et de femmes qui veulent que le pays sorte de cet enfer mafieux en sauvegardant la beauté et l’essence de ce qui fait l’Italie, alors que son devenir est quelque part perdu face à l’abandon des autorités…
Un projet bien atypique pour un film qui l’est tout autant. Le cinéaste navigue entre Commedia dell’arte, docu-fiction et conte mystique. De quoi surprendre le spectateur, au mieux, ou l’emmener vers le royaume des songes, au pire. Il faut bien 15 minutes avant qu’un personnage veuille bien prendre la parole. Le réalisateur accumule des saynètes laborieuses, trop théâtrales, et il ne semble pas trouver matière à uniformiser son long métrage entre la parabole de l’histoire de son pays et le rapport de l’homme à la nature, via le voyage de Tommaso et du bufflon qui se dirige tout droit vers sa funeste destinée. Une œuvre, difficilement accessible au plus grand nombre, qui déroutera assurément plus d’un spectateur…
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