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Deux frères islandais ont beau habiter à 50 mètres l’un de l’autre, cela fait désormais près de 40 ans que les deux ne s’adressent plus la parole. Mais le sort qui va s’abattre sur leurs troupeaux de béliers va les pousser à renouer contact…
Cela commence par un concours de beauté un peu particulier, les participants n’étant pas des femmes à la beauté sculpturale mais des béliers. Car oui, dans le froid islandais, on aime bien savoir celui qui a élevé le plus beau mouton, surtout pour les deux personnages principaux du métrage qui ne prennent pas du tout à la légère cette pratique. Eux, ce sont Gummi et Kiddi, deux frères vivant à 50 mètres l’un de l’autre, tous deux fermiers, qui ne se parlent plus depuis 40 ans. Alors lorsque l’un remporte ledit concours sous le nez et la longue barbe de l’autre, forcément la jalousie et l’énervement vont remplacer l’indifférence. Pourtant, les deux devront essayer de s’unir pour affronter l’inéluctable : l’abatage de tous les béliers de la région suite à une pandémie de tremblante.
Dans les sublimes paysages de l’île de feu et de glace, le réalisateur nous offre une chronique familiale rude et froide, à l’image de ces grandes étendues enneigées qui entourent les bergeries. Mais au-delà du drame fraternel, le film esquisse le quotidien de ces villages reculés, où la solitude est omniprésente dans ces chaumières, où l’on vit et l’on meurt au même endroit sans jamais avoir cherché à le quitter. Sauf que le cinéaste porte un regard bienveillant sur ce microcosme rural, sur ces êtres qui sacrifient tout pour leur bétail et qui donnent tant d'amour à leurs animaux.
Touchant et sensible, "Béliers" est un joli conte nordique, une histoire épineuse d’amour fraternel traitée comme une histoire d’amour tout court. Sous leur dégaine de gros barbus vikings, les personnages débordent d’affection et ne cherchent qu’à soigner leurs blessures intérieures. En refusant la contemplation passive des décors pour se focaliser sur l’essentiel, le réalisateur parvient à fluidifier et renforcer la dramaturgie de son récit. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est un vaste sentiment de chaleur qui s’empare de nous à la sortie de la salle…
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