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Oliver, la trentaine, passe ses journées entre le bureau, où il est illustrateur, et la maison familiale, où il a accompagné son père dans la mort. Rongé par des sentiments d’échec amoureux et la solitude, il va revenir sur la relation de ses parents, qui le conduit aujourd’hui à aller de relations foireuses en relations catastrophiques. Il espère voir la lumière au bout du tunnel le jour où Anna va croiser son chemin…
Comédie romantique ou drame familial ? A la vision de l’affiche, on s’attend plutôt à une comédie, dans laquelle Mélanie Laurent allait faire chavirer le cœur du bel écossais. Ici, le réalisateur a choisi de mêler deux histoires, en parallèle. Celle d’Oliver avant la mort de son père, et celle d’après. Parce qu’il y a toujours dans la vie un avant et un après une lourde épreuve. Avant, on a des illusions, une manière de pensée, puis celle-ci change. Pour Oliver, sa perception du couple a radicalement changé quand son père lui a annoncé qu’il a toujours été gay (faisant son coming out à ses 75 ans). De la relation étrange qu’entretenaient ses parents, faite de comportements distants, il découvre enfin la raison. Cela lui explique aussi pourquoi ses relations amoureuses ont toujours été foireuses, ou plutôt pourquoi il a toujours fui des relations… presque par principe.
« Beginners » est finalement l’apprentissage pour les 3 personnages d’un nouveau mode de vie : que ce soit laisser cours à de nouvelles attirances sexuelles et à une vie pleine de joie et de vitalité, ou laisser la chance à quelqu’un de faire partie de sa vie, sans avoir peur de voir son quotidien chamboulé. C’est ce lâcher-prise que filme avec beaucoup de délicatesse Mike Mills.
Pour le réalisateur, ce long métrage est un premier essai, mais pas une première expérience derrière la caméra : déjà réalisateur de clips et de reportages, notamment pour Air, Everything but the girl, Pulp, Divine Comedy, etc., et illustrateur (on lui doit les pochettes d’albums du groupe Air « Moon Safari », « Playground love » et du EP « Sexy boy », ou de Sonic Youth), il a réussi à faire de son premier long métrage, appuyé par un casting talentueux, une belle histoire au scénario et à la mise en scène bien ficelés, sans tomber dans l’esthétisme à outrance qui a pu être reprochée à Tom Ford pour « A single man ».
Car même en insérant des plans hyper léchés et en prenant parti de magnifier l’architecture, et les personnages, il ne surcharge jamais l’image de détails inutiles, mais s’en sert pour accentuer la solitude dans laquelle se confine son personnage aux distractions peu nombreuses. Ce que l’on trouve dans « Beginners » est une grande tendresse et compassion envers ses personnages, sans jamais s’apitoyer ou vouloir tirer la larme à l’œil. L’histoire de vies banales et solitaires. Avec une mention spéciale pour le décalage dont Mike Mills dote son film grâce aux interventions de Cosmo, le chien philosophe qui parle.
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