© Alfama Films
A 60 ans, Gabrielle est passionnée par son métier d’antiquaire. Un jour, pour des raisons administratives, elle se voit dans l’obligation de quitter sa petite boutique du centre de Genève. Effrayée par la retraite, elle surprend alors ses proches, en se jetant à corps perdu dans une relation passionnée avec un jeune artiste sans le sou...
Une fois n’est pas coutume, voici un film où ce n’est pas un vieux beau qui séduit une jeune écervelée, mais une femme sexagénaire qui emballe un joli garçon de 25 ans. Ce parti pris-est d’autant plus intéressant que l’héroïne en question est interprétée par Bernadette Lafont. Femme magnifique au demeurant, son charme n’a jamais résidé à proprement parlé dans son physique, mais plutôt dans sa gouaille joyeusement vulgaire. En résumé, la tombeuse de Pio Marmaï n’est pas une très belle vieille dame comme peut l’être Alexandra Stewart (elle-même interprète dans le film), mais une femme avec un vrai physique de grand-mère.
Autoportrait ou fantasme ? On ne peut s’empêcher de penser que la réalisatrice de 56 ans a pris un réel plaisir à écrire cette surprenante histoire d’amour. Malheureusement, cela saute tellement aux yeux que ça en devient l’un des principaux défauts du film. Nombreuses sont les faiblesses du scénario, qui semble avoir été écrit entre copines, lors d’un dîner bien arrosé. Ainsi, dès les premières minutes, nous pouvons admirer Pio Marmaï, torse nu en plein hiver, révélant ainsi un magnifique corps d’athlète, puis régulièrement, totalement nu ou vêtu d’un simple T-shirt.
Cette obstination à montrer l’anatomie masculine sous ses plus beaux atours eut été charmante si elle n’illustrait pas un récit plutôt bancal. Malgré un début prometteur, la réalisatrice se perd petit à petit dans une succession de rebondissements saugrenus. Piégée par son propre scénario, elle s’entête à trouver une chute concrète à son histoire, en passant par des détours confus et brouillons : la maladie du meilleur copain, l’ex-petite amie retrouvée par hasard sur une plage du Portugal, et Bernadette Lafont, qui disparaît un moment du récit, au profit de Lou Doilllon, sa fille dans le film. Une transposition moderne bien maladroite d’“Harold et Maude” où les héros enfin libérés du carcan de l’amour platonique, se retrouvent inexorablement rattrapés par les convenances.
LA BANDE ANNONCE
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais