©pathé distribution
Le soir de Noël, le père de Charly, pilote d’avion, rentre tard, avec sous le bras pour cadeau un avion blanc, loin du vélo attendu. Quelques jours plus tard, alors que son père vient de disparaître dans un accident, Charly découvre que son avion a d’étranges pouvoirs...
L’avion joue d’emblée la carte du rêve, celle d’une irréalité omniprésente, au travers des décors (la neige tuant tous les bruits ambiants…), comme des paysages épurés (la campagne plate à l’infinie, la dune du Pilat…). Alors quand le mystérieux avion, d’une blancheur étrange, et d’un aspect lisse presque inquiétant, se met à virer rougeâtre et à bouger, on se dit que l’on est bien immergé dans un conte, rêve éveillé traitant de la réalité du deuil pour l’enfant.
L’absence du père, phénomène de vide absolu, est palliée par la présence de ce cadeau aussi inerte que communiquant, que l’enfant semble d’abord s’inventer. Et puisque nous sommes dans un conte, la volonté de faire revivre ce père disparu, est plus forte que tout, et se répand, à la petite copine, puis à la mère. La naïveté du propos n’a d’égal que les quelques moments de pure poésie qui se dégage d’un récit simple, auquel on aurait pu éviter d’ajouter un grain de paranoïa industrielle (l’armée recherche le prototype). S’il s’agit là du retour à la réalité des adultes, c’est aussi la caution aventureuse pour les fantasmes de l’enfant.
Malgré des effets spéciaux discrets et maîtrisés, et quelques scènes réussies, on s’étonne alors que la sauce ne prenne pas. La faute peut être à la présence des adultes, jouant trop dans le registre de l’illogique eux aussi, appuyant les sensations, de surprise, comme de peur. Dommage, car le petit Roméo Botzaris a un délicieux petit minois, et sait jouer autant les victimes (de ses camarades de classe), que les rêveurs prononcés. Son escapade dans un rêve salvateur ne restera cependant qu’un film mineur dans la filmographie de l’excellent Cédric Kahn (Roberto Succo, L’ennui…).
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