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Un matin, une armée d’invasion nord-coréenne prend le contrôle d’une petite ville américaine. Réfugié dans la forêt avec un frère et d’autres jeunes du coin, Jed Eckert décide de prendre les armes. La résistance commence alors à s’organiser…
Difficile d’imaginer ce qui a pu passer par la tête des exécutifs de FilmDistrict pour qu’ils se lèvent un matin avec l’idée totalement farfelue de produire un remake de "L’Aube rouge", fleuron du cinéma américain des années 80. Un film tellement ancré dans son époque qu’il est aujourd’hui bien difficile de ne pas sourire en le (re)voyant, quand bien même il n’aurait rien perdu de sa formidable puissance évocatrice et cinématographique. Film-somme de l’œuvre controversée du scénariste/réalisateur John Milius ("Conan le barbare", ou les scénarii originaux de "Apocalypse Now" et "L’Inspecteur Harry"), "L’Aube rouge" se plaçait aux côtés des jeunes résistants américains face à une invasion communiste, pour un résultat forcément belliqueux et ambigu.
Pourquoi donc vouloir refaire un film qui n’en demande pas tant, qui plus est quand le propos peut aujourd’hui paraître volontiers dérangeant ou désuet ? Et surtout, pourquoi n’avoir quasiment rien changé au métrage original, au point de n’en avoir produit qu’une pâle copie ? En s’adressant au (jeune) public contemporain, qui ne connaît s’en doute pas le film de Milius, les producteurs (et le réalisateur Dan Bradley, un solide directeur de seconde équipe ayant bossé avec Paul Greengrass et Sam Raimi) tentent donc de remettre au goût du jour une intrigue et des personnages totalement inadaptés à notre époque. Et c’est pourtant bien là que se situe le cœur du film.
Plutôt que de chercher l’originalité à tout prix, les instigateurs de cette "Aube rouge" du XXIe siècle puisent dans le film de 1984, en ressortant quelques répliques (« On ne s’en sort pas si mal pour une bande de gamins !») et scènes (les cachettes dans le sol, le cerf) cultes, donnant au film une patine old school qui fait plutôt plaisir à voir. D’autant que, peu avare en scènes d’action, d’explosion ou de fusillade, le film n’ennuie jamais, verrouillé qu’il est à son principe de base : donner à voir les causes et les conséquences d’un engagement terroriste et résistant.
Bon, c’est sûr, les quelques répliques ajoutées (« Les Marines ne meurent pas, ils vont en Enfer et se regroupent ! ») sont plutôt nazes, la majorité du jeune casting n’a aucun charisme (mis à part le toujours excellent Chris Hemsworth, qui succède avec brio au regretté Patrick Swayze), la musique en fait des caisses dans le patriotisme primaire et les méchants coréens sont vraiment de méchants coréens, mais avec sa pyrotechnie efficace, sa mise en scène énergique et son simplisme réjouissant, cette nouvelle "Aube rouge", pourtant déjà vieille, n’a rien à envier à la récente "Chute de la Maison Blanche" ou au premier "Expendables" de Stallone en matière d’hommage inutile et fun aux glorieuses années 80. Wolverines ! Wolverines !
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