© Pyramide Distribution
À l’aube de la cinquantaine, Paul est un célibataire endurci. Père d’une jeune fille qui vit son premier amour et fils d’une mère qui vient de perdre le sien, Paul rencontre Ada, une femme mariée. Tous deux vont essayer de forcer le destin auquel ils étaient voués pour vivre leur propre histoire d’amour...
Louis Do de Lencquesaing est incontestablement la personne incontournable du cinéma français ces trois dernières années. L’homme qui marqua d’abord le grand public au travers d’une publicité pour une carte de crédit impose désormais ses talents de metteur en scène de théâtre et de comédien. Quoi de plus naturel alors de le retrouver derrière la caméra pour son premier long métrage, « Au galop ». Père désespéré dans le « Père de mes enfants », père incestueux dans « Polisse », le voici de nouveau père aimant et aimé dans cette fresque familiale où, à la manière d'une structure d’ADN, les générations interagissent les unes sur les autres alors que chacun vit un tournant important de sa propre vie.
De peur de tomber amoureux d’une femme qu’il ne pourra pas aimer, Paul ira jusqu'à envisager le pire en montant sur une rambarde. Plus tard il s’amusera autour d’elle comme pour défier le destin. Ainsi se poursuit le cycle qui emporte chaque membre de cette famille dans un éternel recommencement. Sa fille tombe amoureuse d’un jeune garçon dépressif qui se fera interner comme Paul le fut à son âge, et sa mère (Marthe Keller) reporte sa vulnérabilité sur ses deux fils à la mort de leur père.
Quelque peu brouillon et un tantinet trop introspectif, « Au galop » se détache néanmoins par une narration agréable et stylée. À la croisée de Guitry, Truffaut, Mouret ou autre Valérie Donzelli, Louis-Do de Len
cquesaing parle souvent à la troisième personne et enlumine son histoire de jolis dialogues authentiques et subtils. Une performance sublimée par le merveilleux jeu d’acteur qu’on lui connaît mais aussi par la confirmation d’un talent jusqu’ici prometteur, celui d’Alice de Len
cquesaing (Fille de Luis Do). Cette dernière porte le film avec un naturel tout en nuance. Le père et la fille respirent leur personnage plus qu’ils ne les composent, et même si « Au galop » se construit d’une part autobiographique, chacun le retranscrit avec une simplicité émouvante. Un premier film certes quelque peu inégal, mais qui promet un véritable talent d’auteur.
LA BANDE ANNONCE
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais